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Valais: un garde-chasse se défend devant la justice pour la détention de deux aiglons

Accusé d’avoir détenu deux aiglons sans autorisation, un garde-chasse valaisan était devant le Tribunal du district de Sion vendredi. Il plaide l’acquittement.

27 nov. 2020, 18:56
Photos publiées sur les réseaux sociaux en 2018.

Le procureur, Jean-Pierre Greter, a requis 75 jours-amende avec sursis et 2100 francs d’amende à l’encontre d’un garde-chasse valaisan. Ce dernier est accusé d’avoir violé la loi sur la chasse et la loi sur la protection des animaux en détenant deux aiglons à son domicile pendant dix-huit jours. La juge du Tribunal du district de Sion statuera prochainement.

D’après le procureur, les rapports journaliers du garde-chasse indiquent qu’il a reçu l’ordre de son supérieur de transférer les oiseaux dans un centre à Etoy. Or, ils n’y sont jamais arrivés. «Ce comportement viole la loi qui interdit le maintien prolongé en captivité, à moins d’une autorisation. Le garde-chasse y était-il soumis? C’est la question que vous allez devoir trancher, Madame la juge».

Pour le procureur, le garde-chasse ne réunissait aucune des conditions requises pour garder ces animaux: ni les compétences, ni le lieu de détention approprié, ni le suivi vétérinaire. «Peter Scheibler, chef du Service de la chasse, estime que les gardes-faune ne sont pas soumis à cet article de loi. Mais alors, c’est une contradiction au sein même du service, qui ne dispose d’aucun dispositif pour s’occuper de ces animaux.»

La gestion du Service de la chasse en question

L’audience pointe à plusieurs reprises la gestion du service. Et c’est là sans doute l’un des enjeux de cette affaire. «Mon supérieur était informé en permanence, il aurait pu intervenir s’il pensait que je ne faisais pas juste», explique le garde-chasse en début d’audience.

Bastien Geiger, avocat du garde-chasse, a plaidé l’acquittement de son client. «Monsieur le procureur, vous avez de la difficulté avec la présomption d’innocence. Ainsi, vous n’avez pas retenu l’audition d’un cadre de l’Office fédéral de l’environnement disant que les gardes-chasse sont habilités à détenir des animaux en attendant leur transfert vers un centre.»

«Rien d’illicite»

Pour la défense, si le garde-chasse ne les a jamais amenés à Etoy, c’est parce qu’il était prévu de transférer les deux aiglons ensemble. Or, sur les dix-huit jours de la détention, ils se sont échappés à plusieurs reprises. Par ailleurs, il ne disposait pas du véhicule adéquat pour les déplacer.

«Le bureau de protection des animaux et le Service de la chasse étaient tous deux habilités à dénoncer la situation au Ministère public. Or, le rapport du premier dit que la détention était inadéquate, mais pas qu’il y a eu infraction», poursuit Bastien Geiger. «Quant au conseiller d’Etat, il a déclaré devant le Parlement qu’il n’y avait là rien d’illicite. Si vous voulez faire le procès du Service de la chasse, Monsieur le procureur, il faut vous y prendre autrement.»
 

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