Il est neuf heures tapantes. En ce mardi matin de février, les étales de la boulangerie Moreillon, à Sierre, sont encore bien remplies. Dans le laboratoire attenant au magasin, cela fait déjà plusieurs heures que de petites mains d’artisans pétrissent la pâte. Il s’y dégage d’ailleurs le doux fumet des croissants que l’on vient de sortir du four. «Cette odeur est littéralement imprégnée dans nos murs», rigole le maître des lieux, Werner Moreillon.
Voilà 34 ans que ce Haut-Valaisan d’origine confectionne son pain dans le quartier de Glarey. Mais s’il garde le sourire face à ses clients, il ne cache pas que les temps sont durs pour la profession. Face à la concurrence toujours plus rude de la grande distribution, les artisans du pain voient leur fréquentation inexorablement chuter. «Cela se fait ressentir sur mon chiffre d’affaires, qui n’a pas évolué depuis cinq ans. Fort heureusement, je peux compter sur...