Cet article est publié dans le cadre de notre dossier «1 semaine, 1 ville» dédié à Sion.

Retrouvez ici l’intégralité de notre série avec tous les grands projets, les chiffres clés, les portraits et les micros-trottoirs.

Sion, la capitale, est aussi la ville valaisanne qui a le plus d’habitants, 34 710 personnes. Elle est suivie loin derrière par ses trois consœurs qui comptent entre 16 000 et 20 000 personnes. Corollaire peut-être de sa taille et de sa fonction de capitale, elle est la championne valaisanne des transports publics: 18% des pendulaires se rendent à Sion en train ou en bus.

Sion est la ville qui compte le plus de personnes vivant seules (41%). Parmi elles, 14% sont des retraités. C’est la ville qui héberge ainsi le plus de célibataires, mais aussi les contribuables les plus riches du Valais romand avec 64 423 francs de revenu imposable en valeur moyenne.

Ces chiffres, fournis par l’Office fédéral de la statistique (OFS), dressent un portrait contrasté d’une ville moderne, mais qui a tendance à perdre ses familles et ses enfants. C’est son président, Philippe Varone, qui raconte la cité au travers des chiffres.

Plus de zone à bâtir disponible

Etonnamment, Sion gagne moins d’habitants en moyenne sur cinq ans que Martigny. «Il faut regarder l’évolution démographique sur l’ensemble de l’agglomération sédunoise. Notre objectif est la densification. Les gens qui veulent une maison individuelle vont donc dans des villages à quelques minutes de la ville et de la nature», explique Philippe Varone.

Les loyers, parmi les plus chers du Valais, 1440 francs en moyenne pour 100 mètres carrés, ne sont-ils pas aussi dissuasifs? «Oui, peut-être que les prix repoussent les gens toujours plus haut sur les coteaux. C’est le corollaire d’avoir une ville attractive.» 62% des gens sont locataires dans la capitale et son président constate un déficit d’objets à vendre. «Plusieurs caisses de pension ont investi et elles proposent surtout des appartements à louer», explique-t-il.

Attirer des familles

Sion compte plus de célibataires que les autres villes, parfois des étudiants des hautes écoles, mais parfois aussi des retraités. «Quand les enfants sont grands, les parents ont tendance à vendre la villa pour revenir en ville. C’est un phénomène que l’on constate dans toutes les villes centres. Mais nous devons veiller à équilibrer les populations, parce que c’est plus intéressant en termes de dynamique sociale et culturelle.»

Les politiques ont donc misé sur de nouvelles crèches et des unités d’accueil parascolaires. «Nous venons d’ouvrir plusieurs nouvelles structures et aujourd’hui, nous avons des réserves de capacité. C’est un critère important pour les personnes qui pourraient s’établir à Sion.»

Comme à Sierre, le président a récemment rencontré le directeur de Lonza à Viège qui cherche des lieux d’établissements pour ses nombreux nouveaux employés. «Pour eux, il est important d’avoir une crèche et un emploi pour le conjoint», souligne Philippe Varone.

Les revenus imposables les plus hauts

La capitale est aussi la championne du Valais francophone en matière de revenus imposables. «Les différences entre les villes ne sont pas très grandes, si ce n’est qu’à Sion les impôts sont un peu plus bas comparativement aux autres villes», pondère Philippe Varone. «Nous n’avons quasiment pas de forfaits fiscaux, ni de situations fiscales extraordinaires. Mais peut-être ces revenus légèrement plus élevés sont-ils liés à des salaires un peu plus hauts dans les services?»

De nombreux emplois dans la finance

La ville est en effet une ville de services qui offre du travail dans la santé, avec les cliniques et l’hôpital, la formation avec les collèges ou les hautes écoles, l’administration mais surtout dans la finance. «C’est le secteur qui fournit le plus d’emplois grâce aux banques, BCVs ou Raiffeisen, et aux assurances, par exemple le Groupe Mutuel.»

Dès lors, pourquoi les femmes pourtant très présentes dans les services sont-elles moins nombreuses à travailler qu’à Martigny? «Nous n’avons pas de réponse à cette question», avoue-t-il. «Sion propose autant d’emplois qu’elle a d’habitants, un ratio très élevé et rare en comparaison suisse», poursuit-il.

La championne des transports publics

Mais là où la capitale est vraiment meilleure que les autres, selon les données de l’OFS, c’est dans l’utilisation des transports publics. «C’est le résultat d’une politique volontariste menée ces dernières années. Nous avons augmenté les cadences aux vingt ou aux dix minutes sur presque toutes les lignes de bus et cela a permis de tripler le nombre de passagers. Avec un bus toutes les dix minutes, on ne réfléchit pas, on l’utilise.»

L’augmentation de l’offre a été couplée à la mise à disposition de parkings gratuits aux entrées est et ouest de la ville, et à des voies propres pour les bus afin d’assurer leur ponctualité. «La ville va encore demander des plans de mobilité à toutes les entreprises de plus de 50 employés et perfectionner les connexions avec les villages alentour», promet Philippe Varone.

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