Le Conseil d’Etat bernois vient d’approuver le tracé des 135 kilomètres de la frontière séparant les cantons de Berne et du Valais. De la vallée de Conches à Savièse, toutes les communes concernées des deux cantons ont donné leur feu vert. Et le gouvernement valaisan s’apprête à donner lui aussi son satisfecit.
la limite territoriale entre les deux cantons, située exclusivement en territoire montagneux non habité, n’avait jamais été fixée officiellement, à l’exception de quelques tronçons agricoles et touristiques.
«Cette frontière suit la ligne de partage des eaux entre les communes de Gadmen / Obergoms à l'est et de Gsteig / Savièse à l'ouest. Jusqu'à aujourd'hui, cette limite n'était que grossièrement définie, esquissée sur les cartes nationales», explique Herbert Imoberdorf, géomètre cantonal valaisan.
En 1993 devant le TF
Si cet accord semble aller de soi, la frontière a donné lieu, il n’y pas si longtemps, à une bataille juridique engagée par le Valais pour (re)conquérir la souveraineté sur le glacier de la Plaine-Morte, au-dessus de Crans-Montana. En 1993, Sion porte l’affaire devant le Tribunal fédéral (TF). Car d'après la carte nationale de la Suisse et les plans de la mensuration officielle, la Plaine-Morte appartient au canton de Berne et à la commune de La Lenk. Or, le Valais fit remarquer sur la carte Dufour de 1863, jamais contestée à l’époque, la frontière borde le nord-ouest du glacier par le Gletscherhorn.
En 1993, le TF avait admis qu’à la fin du 19ème siècle le glacier se trouvait bel et bien en Valais et que le canton de Berne avait reconnu de façon tacite la souveraineté valaisanne. Ce qui n’empêcha pas le TF de rejeter la réclamation valaisanne, principalement parce que dans l’histoire récente, les deux cantons se sont comportés comme si le glacier était bernois.