Nous sommes le 12 novembre 1918. Hier, l’armistice était signé. Il mettait fin à quatre ans d’un conflit, terrible, qu’on appellera la première guerre mondiale. Le Valais se réveille. En une du Nouvelliste, il lit un appel officiel du Conseil Fédéral au peuple suisse. «Quelques journaux et quelques groupes menacent ouvertement ou d’une manière voilée de transporter en Suisse les expériences révolutionnaires et anarchistes qui ensanglantent la Russie. Dans la maison suisse, si largement hospitalière et si ouverte à l’esprit de liberté, il n’y a point de place pour eux.»
Le message est clair: les autorités n’épousent pas la pensée révolutionnaire bolchévique, le parti ouvrier social-démocrate russe. «La peur d’une révolution est réelle, même si, rationnellement, elle n’est pas fondée», commente Christian Schiess, sociologue et auteur de «La bourgeoisie valaisanne face à la grève générale de 1918: répression et paternalisme.» Mais voilà déjà quelque temps que les mouvements ouvriers occupent...