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Arnaud Schaller: «Le Valais a bien fait d’anticiper la fermeture de ses EMS»

Directeur de l’AVALEMS, Arnaud Schaller fait le point sur la situation de la pandémie dans les EMS valaisans avant une semaine qui s’annonce cruciale.

23 mars 2020, 05:30
Arnaud Schaller, secrétaire général de l'AVALEMS: "Depuis le début de la pandémie, nous avons dix-sept cas de coronavirus dans nos EMS, dont malheureusement cinq décès."

Arnaud Schaller, quelle est la situation actuelle dans les EMS valaisans?

Depuis le début de la crise, nous avons eu dix-sept cas de coronavirus. Cinq personnes sont malheureusement décédées, huit sont encore traitées en EMS et nous avons dû procéder à quatre hospitalisations. Cinquante et un résidents sont actuellement en isolement. 

On a parlé de deux EMS particulièrement touchés, ceux de Vétroz et de Savièse. Vous confirmez?

Oui, mais tout a été mis en œuvre pour limiter la propagation. Ces EMS ont parfaitement réagi et de manière très rapide, ce qui nous a permis de prendre les mesures nécessaires.

Pouvez-vous l’expliquer? 

Il y a eu des foyers relativement actifs dans ces régions au sein de la population. La période d’incubation varie entre cinq et quatorze jours, donc nous subissons toujours les transmissions d’avant la fermeture de nos EMS. Nous devrions donc voir arriver encore de nouveaux cas. Pas uniquement dans ces régions par ailleurs. Ce qui est clair, c’est que les mesures de restrictions des visites ont été mises en place avant les décisions officielles. Tout a été entrepris pour limiter la propagation.

Le Valais a bien fait de fermer ses EMS quelques jours avant la décision de Berne. Ils seront très précieux, selon moi.

Dix-sept cas dont cinq décès et cinquante et un isolements: on peut dire que c’est beaucoup ou pas?

Nous savions qu’il serait très difficile d’empêcher le coronavirus d’arriver dans les EMS. Nos résidents sont la population le plus à risque face à ce virus. Nous parlons ici de personnes âgées à très âgées, souvent atteintes de plusieurs pathologies, et de maladie chronique. Par contre, je pense que l’AVALEMS et le canton du Valais ont parfaitement agi en ordonnant la fermeture des EMS plusieurs jours avant les directives de l’OFSP. Ces quelques jours seront très précieux, selon moi. Notre objectif aujourd’hui est d’isoler le plus rapidement possible au sein d’EMS les personnes concernées. 

Comment se porte le personnel des EMS? 

C’est notre grande préoccupation. Aujourd’hui, environ 250 employées et employés des EMS sont en quarantaine ou en isolement de précaution sur un total de 7200 personnes. Je tiens encore ici particulièrement à remercier tous les employés des EMS et acteurs du domaine sanitaire qui font un travail remarquable en ce moment. C’est impressionnant de voir cet engagement.

Qu’avez-vous entrepris comme démarche pour faire face à cette situation? 

Nous avons anticipé tous les plannings de travail pour pouvoir travailler avec des équipes restreintes. Une grande partie des tâches administratives ont été reportées. Quarante hommes de la PC travaillent déjà depuis dix jours dans nos homes et nous venons de demander du personnel soignant de l’armée en renfort.

Nous avons reçu plusieurs plaintes de votre personnel estimant que dans certains lieux les mesures n’étaient pas respectées. Etes-vous au courant de ces démarches? 

Oui. Il faut comprendre que pour notre personnel soignant, les directives cantonales et fédérales de ces dernières semaines ont remis en question plusieurs certitudes, notamment en matière de protection. Ensuite, les EMS ont souffert comme les autres institutions de pénurie de masques. Mais l’ensemble des EMS du canton ont appliqué les directives de manière stricte et respectent les directives de l’OSFP, notamment sur le matériel de protection. Aujourd’hui la situation relative à l’approvisionnement de matériel se détend, ce qui nous permet d’être plus sereins sur ce plan.

Aujourd’hui, êtes-vous prêt à affronter une vague de cas prévue par plusieurs spécialistes pour la fin de la semaine à venir? 

Nous sommes aussi prêts que possible. Tout va dépendre de l’ampleur de cette vague. De nouvelles mesures pourraient encore être prises si la situation l’exigeait, notamment le confinement en chambre et la restriction d’animation. Nous évaluons la situation plusieurs fois par jour et adaptons nos pratiques en fonction.

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