Avant même les résultats connus, le socialiste Roger Nordmann affirmait déjà que si la loi climat passe, il y aura des choses «à retenir pour la suite». Ces choses à retenir? Que le mot «taxe» est à oublier pour quasiment toutes les solutions climatiques et que la population a besoin de «lois simples afin de voter sur des éléments cohérents et compréhensibles».

Deux ans après le non à la loi CO2, les partisans d’une politique climatique ont semble-t-il trouvé une stratégie gagnante. Ce 18 juin, «c’est un premier pas. Et le premier pas, c’est le plus difficile à faire», commente le président des Verts, Balthasar Glättli.

Car si la population a décidé d’inscrire dans la loi l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050, les mesures concrètes demeurent insuffisantes.

«Arriver à ce vote a pris sept ans depuis les premières discussions concernant l’initiative sur les glaciers. Et nous n’allons pas attendre sept ans pour lancer les prochaines», promet le Zurichois.

Actuellement, deux initiatives populaires sont dans leur phase de récolte de signatures.

Parmi elles, la proposition rose-verte pour un fonds climat de lutte contre le changement climatique et alimenté par la Confédération à hauteur de 0,5% à 1% du PIB. «Il faut poursuivre massivement les investissements. C’est la méthode qui permet d’avancer sur la question climatique», plaide Roger Nordmann.

Depuis peu, le parlement s’est saisi de la nouvelle loi CO2, qui prévoit d’importants montants pour la promotion de la mobilité électrique (800 millions de francs) ou pour le développement de carburants synthétiques pour l’aviation.

«D’importantes avancées ont été récemment adoptées au parlement, comme l’accélération des projets solaires et éoliens ou la simplification des procédures», ajoute la PLR Jacqueline de Quattro.

Très active dans la campagne pour le oui, la Vaudoise estime que «l’esprit» dans lequel s’est formé le compromis voté doit perdurer si la Suisse veut avancer davantage.

«Nous devons continuer à chercher des solutions pragmatiques, acceptables pour la population et économiquement supportables, autant pour les citoyens que pour nos entreprises», donc sans taxes ni interdictions.

«Il faudra être attentifs car ce ne sera pas si simple», prédit Jacqueline de Quattro, estimant que le «non» plutôt élevé du jour est un signal à prendre en compte.

Son parti, le PLR, ne pourrait-il pas devenir réticent au cas où les investissements devenaient trop conséquents? Pas forcément, rétorque la conseillère nationale.

«Il faut distinguer dépense et investissement. Changer son chauffage au mazout coûte au début, mais permet de moins dépenser à terme. C’est la même chose pour l’économie: elle est inventive et réactive mais doit être soutenue et encouragée.»

A l’UDC, on se montre un peu craintif désormais. «Ce dimanche, des élus de gauche ont déjà dit qu’ils allaient essayer d’aller plus loin. Ce n’est pas ce qu’ils ont dit durant la campagne», regrette le conseiller national Pierre-André Page.

Sa peur: que la large alliance qui va des grévistes du climat au PLR, en passant par Le Centre, se transforme en machine à gagner sur le climat. «J’espère que les partis bourgeois vont nous aider à lutter contre les extrémistes du climat et à soutenir la population. Car sur le coup, elle a été oubliée.» Pour le climat, l’UDC a une solution déjà connue: le nucléaire.

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