La nouvelle vague de Covid qui déferle sur la Suisse incite les autorités à recommander dès aujourd’hui une deuxième dose de rappel du vaccin pour les plus de 80 ans. Pour les plus jeunes, ce nouveau rappel interviendra en automne. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) faisait hier un point de la situation avant les vacances.

1. Faut-il s’inquiéter de la nouvelle vague?

«Nous observons depuis le début du mois de juin une augmentation du nombre d’infections en Suisse», explique Céline Gardiol, de l’OFSP. Ainsi, 46 025 nouveaux cas ont été détectés ces sept derniers jours, contre 33 108 la semaine précédente (+39%). Le taux de positivité des tests atteint des records (environ 40%). Et les analyses de la charge virale dans les eaux usées confirment cette tendance à la hausse.

Il n’y a pas d’augmentation préoccupante des cas de Covid-19 dans les soins intensifs et le nombre de décès n’augmente pas de manière significative.

Céline Gardiol, de l’OFSP

«Nous estimons néanmoins que la situation reste plutôt stable et peu préoccupante», rassure aussitôt la responsable de la section Contrôle de l’infection et programme de vaccination. «Il n’y a pas d’augmentation préoccupante des cas de Covid-19 dans les soins intensifs et le nombre de décès n’augmente pas de manière significative». Les patients Covid occupent moins de 6% des places disponibles en soins intensifs. Elle ajoute toutefois: «Nous resterons vigilants dans les semaines et les mois à venir.»

2. Pourquoi un rappel pour les plus de 80 ans?

Jusqu’ici, seules les personnes immunodéprimées étaient encouragées à tendre l’épaule pour un second rappel. Cette recommandation est désormais étendue aux plus de 80 ans. Président de la commission fédérale des vaccinations, Christoph Berger explique que, selon les observations faites au Portugal, où la vague liée aux sous-variants Omicron BA.4 et BA.5 a déferlé en avance, c’est surtout ces catégories qui se retrouvent à l’hôpital après une contamination.

3. Pourquoi les jeunes doivent attendre?

Selon les observations, les plus jeunes, y compris la tranche d’âge des 65 à 80 ans, bénéficient encore d’une bonne protection contre les formes graves de la maladie. «On estime que 98% de la population suisse a été en contact avec le virus soit par la vaccination, soit par l’infection.» Et comme la Suisse était plutôt en retard en matière de vaccination et de rappel, cela a pour effet paradoxal de prolonger la période de protection. Selon Christoph Berger, un deuxième rappel aujourd’hui n’aurait que peu d’effets contre une infection.

4. Pour quand le nouveau rappel cet automne?

Cet automne, cet effet de protection aura diminué lorsqu’une autre vague pourrait déferler. Par ailleurs, une nouvelle génération de vaccins bivalents, adaptés au variant Omicron, a été développée. Le laboratoire Moderna a déposé il y a une dizaine de jours une demande d’autorisation auprès de Swissmedic. Directeur suppléant de l’autorité de contrôle, Philippe Girard a assuré qu’elle était traitée avec «une priorité absolue».

La mise en œuvre d’une éventuelle recommandation de vaccination étendue est simplifiée pour les cantons s’ils ont la possibilité de s’y préparer de façon précoce.

Tobias Bär, porte-parole de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé.

En fonction de ces différentes données, une vaccination généralisée sera lancée au moment le plus opportun. Elle devrait être recommandée à toutes les personnes de plus de 16 ans, sans priorisation. Les moins de 16 ans devraient pouvoir s’en passer, car le risque de contracter une forme sévère de la maladie est «très faible» chez eux, justifie Christoph Berger.

Les cantons semblent se satisfaire de ce calendrier encore assez flou: «La mise en œuvre d’une éventuelle recommandation de vaccination étendue est simplifiée pour les cantons s’ils ont la possibilité de s’y préparer de façon précoce», explique Tobias Bär, porte-parole de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé. «De ce fait, les lignes directrices des recommandations relatives à la vaccination de rappel pour l’automne 2022 sont très utiles aux cantons, même s’il y a encore plusieurs facteurs inconnus.»

5. Qu’en est-il des rappels hors recommandations?

Toutes les personnes non encore vaccinées ou qui voudraient recevoir un premier booster sont incitées à le faire. Pour celles-ci, la vaccination est gratuite. Il en va de même du deuxième rappel pour les personnes immunodéprimées et, désormais aussi, pour les plus de 80 ans. Les personnes qui souhaitent un deuxième rappel, pour des raisons personnelles ou pour prolonger leur certificat Covid en vue d’un voyage à l’étranger notamment, peuvent le faire, mais ils devront débourser en principe 60 francs.

6. Quand doit-on se faire encore tester?

La stratégie en matière de tests reste la même depuis ce printemps. «Les personnes qui ont des symptômes peuvent se faire tester si elles le souhaitent», détaille Céline Gardiol. «Mais le test est recommandé aux personnes particulièrement vulnérables, surtout si elles ont été en contact avec quelqu’un de malade.» Pour ces personnes, les tests sont gratuits.

7. Où les masques seront-ils à nouveau obligatoires?

De nombreux hôpitaux publics sont déjà repassés au régime du masque obligatoire. A l’HFR de Fribourg, il l’est «en chambre, dès 12 ans», mais n’est cependant pas généralisé. «Nous surveillons la situation de très près et sommes prêts à réagir si besoin», indique l’hôpital. Au CHUV, «les règles ont été renforcées le 24 juin dernier», souligne le service de presse, avec port obligatoire dans de nombreux services et pour les personnes visitant les malades. Dans d’autres secteurs, le masque était resté obligatoire. Les HUG (Genève) ont généralisé une obligation complète du masque le 29 juin. «Un rappel des bonnes pratiques, notamment en matière d’hygiène des mains, est également de rigueur», précisent les HUG.

collaboration AG

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