La petite route étroite et sinueuse qui part de Morgins finit par arriver dans le coin de paradis de la famille Dubosson. Joseph-Marie, dit Jojo, le papa, Sylvie, la maman, Isabelle, la fille, ainsi qu’Aline, l’autre fille, qui vient aider quand son emploi du temps le lui permet, passent l’été sur leur alpage Champsot, où ils fabriquent depuis 28 ans maintenant un fromage à raclette, le Champsot, dont la réputation a largement débordé les frontières du Val d’Illiez.

Du début mai à la fin septembre, 75 vaches fournissent le lait nécessaire à la confection des quelque 3000 pièces produites annuellement. Elles sont accompagnées de génisses jusqu’à la mi-octobre. «Au tout début, nous ne fabriquions pas de fromage», se souvient Jojo. «Nous vendions le lait à la fédération laitière valaisanne. Puis, dès 1993, nous avons produit 200 à 300 pièces par année, avant de monter à 600.»

Aujourd’hui, la réputation du Champsot lui vaut de se retrouver dans les vitrines ou les menus de belles enseignes, comme le château de Villa, à Sierre, connu pour ses fameux menus de raclettes, ou dans les magasins comme La Grenette à Sion et Conthey, la Fromathèque de Martigny-Croix ou encore la Cavagne à Troistorrents.

Du sérac aussi

Chez les Dubosson, tout le monde est capable d’occuper n’importe quel poste, de la traite à la fabrication du fromage. L’équipe familiale est épaulée depuis 13 ans par un ouvrier venu de Pologne.

L’hiver venu, l’alpage étant inaccessible, chacun fait autre chose, comme le papa qui travaille aux remontées mécaniques.

Actuellement, Isabelle achève sa formation à Châteauneuf: elle est en dernière année et elle s’apprête à décrocher son CFC d’agricultrice, elle qui a bifurqué professionnellement, abandonnant son travail dans la banque pour se consacrer uniquement à la fabrication du fromage. «Il me reste les examens pratiques à passer», dit-elle, installée sur la terrasse de la maison jouxtant la fromagerie.

Isabelle Dubosson a laissé tomber une carrière dans la banque pour devenir fromagère. © Héloïse Maret

Comment les Dubosson expliquent-ils le succès remporté par leur raclette? «Apparemment, quand on le déguste à la main, il n’est pas meilleur qu’un autre», répond Jojo. «Mais il a un bon équilibre. Quand on le chauffe, il ne fait pas chewing-gum, il est crémeux et pas du tout huileux.»

En parallèle, l’alpage fabrique aussi du sérac avec le petit-lait qui reste après la production du raclette. Chaque jour, 40 kg sont livrés dans les commerces.

Infos pratiques

Alpage de Champsot, tél.: 024 477 32 18 et 024 477 36 73 (alpage).

Profil
Fabrication: 160 000 litres de lait sont destinés à la fabrication des fromages. Il reste 60 000 litres qui sont livrés à Walker.
Production: l’alpage produit plus de 3000 pièces par année.
Capacité de stockage: tous les fromages sont gardés sur l’alpage pour la production de l’été.
Cheptel: 75 vaches sur l’alpage. Des Vaudoises et des Fribourgeoises en estivage. Et une cinquantaine de génisses.
Distinctions: or attribué par le public et médaille de bronze du jury à Fromage & Cime en 2019 et médaille d’or au même concours en 2021.

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La vie de fromager à l’alpage de Champsot

Rencontre avec la famille Dubosson, qui bichonne son fameux raclette sur les hauts de Morgins.