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Le Valais et la plus grande crise migratoire depuis 1945

Quatre paroisses du Valais et des sœurs de Bex ont proposé des hébergements pour les Syriens qui arrivent.

21 sept. 2015, 14:02

Quatre paroisses valaisannes – Evolène, Val-d’Illiez, Riddes et Lens – ont répondu à l’appel du pape lancé le 7 septembre dernier d’ouvrir leurs portes à une famille de réfugiés. Quatre sur 157 paroisses existant dans le canton, dont 84 dans le Valais romand, le chiffre paraît faible, mais le vicaire épiscopal Pierre-Yves Maillard veut rester optimiste. «C’est déjà un début. Je suis au contraire très heureux que des curés valaisans se mobilisent. D’autres suivront, j’en suis convaincu», souligne le religieux.

Trois appartements disponibles à la Pelouse

Outre ces quatre paroisses valaisannes, la communauté des sœurs de la Pelouse à Bex, à quelques kilomètres de la frontière valaisanne, a également proposé son aide auprès de l’évêché de Sion notamment. «Nous pouvons accueillir deux ou trois familles dans une maison où il y a trois appartements. En tout, on peut recevoir une dizaine de personnes», explique sœur Berta, responsable du logement et de l’économat. Les sœurs procèdent en ce moment au rafraîchissement des pièces. «Nous serons prêtes à accueillir des familles dès le 1er novembre», précise sœur Berta.

Dizaines d’appels reçus à l’évêché

Quant aux privés, ils sont aussi plusieurs à avoir annoncé leur aide tant auprès de l’évêché que du service social de l’asile. «Nous avons reçu une dizaine d’appels directement ici, mais pas forcément pour l’accueil de familles. Certaines personnes proposent leur aide pour donner des cours de français, d’intégration, pour aider les enfants pour leurs devoirs. Nous allons rencontrer toutes ces personnes la semaine prochaine», précise Pierre-Yves Maillard.

La motivation de ces fidèles est d’aider leur prochain, comme l’explique Pascale Rey, une des Valaisannes à avoir proposé son aide spontanément auprès de l’évêché. «Pour nous, c’est normal. Le Christ a une place dans notre vie et notre cœur et nous devons soutenir les gens qui en ont besoin, quels qu’ils soient», explique-t-elle. La Valaisanne a proposé de l’aide pour apprendre le français ou organiser des activités de loisirs pour les réfugiés. «Par contre, nous ne pouvons pas les accueillir chez nous à la maison, car nous n’avons pas assez de place.»

Le service social de l’Etat a également reçu les appels spontanés de six personnes disposées à offrir l’hébergement aux requérants d’asile. «Nous constatons une vraie solidarité au sein de la population, c’est vraiment encourageant», note Christophe Jambers, responsable du secteur social pour le Valais dans le domaine de l’asile.

Un accueil par étapes

Les requérants d’asile ne rejoindront cependant pas tout de suite les familles volontaires. Les personnes sont placées en premier lieu dans des logements collectifs pendant un à trois mois. «Nous avons d’ailleurs dû augmenter notre parc immobilier», explique Roger Fontannaz, chef de l’Office de l’asile. Aujourd’hui, le Valais compte ainsi plus de 600 appartements. «Nous avons dû en prendre une cinquantaine de plus», informe-t-il. Les familles désirant accueillir des réfugiés font ensuite connaissance avec leurs futurs hôtes. «Il faut tenir compte de l’état de santé physique et psychique des réfugiés qui arrivent ici après avoir vécu de nombreux traumatismes liés à la guerre», ajoute Roger Fontannaz.

Les familles rencontrent ainsi une ou plusieurs fois les réfugiés, afin de «voir si le feeling passe», explique Christophe Jambers. Une étape importante pour éviter que les requérants ne subissent une nouvelle rupture. «Ils ont déjà vécu des événements difficiles. Le placement dans les familles ne doit pas se faire dans la précipitation. Les réfugiés arrivés en terre d’asile ont besoin de stabilité», conclut Christophe Jambers. christine savioz

Hier, les Suisses ont versé, en quelques heures, 7 millions de francs à la chaîne du Bonheur pour venir en aide aux réfugiés qui ont fui leur pays. Ils avaient déjà versé 6 de millions, alors que la plus grande crise migratoire depuis 1945 n’a pas encore touché notre pays. En effet, si le Valais accueille aujourd’hui 50 requérants par semaine, la police cantonale et les gardes-frontières du côté italien nous ont confirmé que, pour l’instant, aucune mesure particulière n’avait été prise en la matière. Toutefois, hier, le secrétariat d’Etat aux migrations a demandé par lettre aux cantons de se tenir prêts à prendre des décisions immédiates en cas de hausse de demande d’asile. Actuellement en Valais, ceux-ci sont logés du côté de Chamoson et de Vex, mais «nous sommes en train d’étudier d’autres offres, car le centre de Vex ne sera plus disponible depuis la mi-novembre», confirme la conseillère d’Etat Esther Waeber-Kalbermatten.

Le moment est donc opportun pour faire le point à la fois sur les initiatives d’accueil déjà prises notamment par l’église et sur les mesures à mettre en place par la Suisse à travers la position de quatre candidats aux élections fédérales, sans oublier d’aborder la question européenne à travers l’interview d’un spécialiste montheysan en la matière, Johan Rochel.

Lire encore notre édito

en page 2 et notre page 33

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