Il risque six ans de prison. Un quinquagénaire est accusé d’avoir escroqué plus d’une trentaine de victimes pour près d’un million de francs au total, avec une régularité de métronome pendant plusieurs années à travers tout le Valais. Son épouse est menacée d’une condamnation à quinze mois avec sursis. Le procès a eu lieu vendredi à Martigny, devant le tribunal de district.
L'escroc ne conteste pas
L’accusé a notamment laissé un trou de plus de 100 000 francs après avoir démissionné d’une entreprise martigneraine du bâtiment. L’escroc ne conteste pas les infractions qui lui sont reprochées. Voitures de luxe payées avec des récépissés postaux maquillés, filouteries d’auberge, prétendu commerce de voitures américaines, dizaines d’emprunts d’argent à des connaissances ou des inconnus avec des excuses bidons. Il va jusqu’à imaginer des scènes de comédie où il joue le rôle du voyageur sans le sou ou celui du mari abandonné et larmoyant.
«J’ai creusé des trous pour en combler d’autres», avoue-t-il devant ses juges. Son défenseur, Me Jean-Philippe Croset, demande la clémence du tribunal, reprochant notamment à toutes les victimes d’avoir manqué singulièrement d’une prudence élémentaire. L’avocat pointe notamment du doigt la BCVs.
Le Ministère public a remis les pendules à l’heure, parlant de «frime, bluff, comédie», de «rare cynisme», d’un «délinquant irrécupérable ayant un manque absolu de scrupule» qui a vécu pendant dix ans avec un revenu moyen de 8000 francs par mois, sans travailler.