Un chantier plus compliqué qu’initialement prévu. Annoncée pour la fin 2021, l’ouverture du lieu de vie Lò Dzé, avec ses bains romains, au cœur de Martigny, est finalement repoussée au début 2024.

CEO du groupe d’investisseurs QDS Leisure SA, John Cretton explique les raisons de ce retard: «Il y en a plusieurs, dont la pandémie, mais la plus évidente est que nous avons largement sous-estimé la complexité du chantier, qui se trouve en plein milieu bâti. Les travaux spéciaux pour la démolition de l’ancien bâtiment et le renforcement des murs alentour ont ainsi duré près de neuf mois.»

Christophe Roessli, directeur des travaux, et John Cretton, CEO du groupe d’investisseurs QDS Leisure SA, au cœur des impressionnantes structures des futurs bains romains de Martigny. © Sacha Bittel

John Cretton ne se voile pas la face mais il souligne que ce retard leur a permis de revoir et d’adapter l’ensemble du projet, la pandémie ayant changé quelques principes: «Tous les éléments ont été remis sur la table. Si le concept demeure identique, de nombreuses modifications – circulation des clients, sanitaires, ascenseurs, public cible… – ont été apportées afin de l’améliorer. Nous voulons créer un lieu d’exception dans la ville, destiné, au travers des bains romains, du restaurant et du bar, à toute la population de Martigny et des environs.»

Du jamais vu en Suisse

Directeur de l’entreprise de construction générale et architecture Probatec à Monthey, Christophe Roessli assure la direction des travaux. Il évoque un concept inédit, pour ne pas dire jamais vu en Suisse: «Ce chantier, c’est de la haute technologie et de l’innovation en permanence. Tout est fait en béton teinté, avec des agrégats en granit rouge de Collonges et de l’hydrodémolition pour donner un effet minéral. Au total, 5000 m3 de béton seront coulés dans ce projet.»

Se présentant actuellement sous la forme de cylindres en béton teinté de 8 mètres de hauteur, les futurs bains romains de Martigny font penser aux cuves à vin qui se trouvaient jadis sur le site. © Sacha Bittel

La complexité se retrouve aussi au niveau des bains romains, avec quatre bassins circulaires de 5 m 60 de diamètre, chacun avec une température de l’eau différente. Ils se présentent sous la forme de cylindres de 8 mètres de hauteur, qui sont en cours de finition au cœur du chantier, et qui donneront l’impression aux futurs clients de se retrouver dans de véritables grottes.

Deux autres piscines, une intérieure et une extérieure, sont également prévues. «Dans les sous-sols ont été installées sept couches de canalisations pour alimenter ces bains, ce qui s’est aussi révélé compliqué à réaliser» ajoute Christophe Roessli.

Un lieu de vie attractif au centre-ville

Au final, le complexe Lò Dzé, ce sera: deux bâtiments en surface, avec 51 chambres sur quatre étages, séparés par un passage public et une place intérieure; un restaurant baptisé «180», car il se trouve à 180 km de trois cités imprégnées d’histoire romaine, Milan, Lyon et Zurich; un bar dénommé «L’Alphonse», en souvenir du fondateur des Caves Orsat qui occupaient jadis le site; un espace vinothèque et les fameux bains romains, indépendants de l’hôtel lui-même.

Quand les fameux cylindres, destinés à accueillir les bains romains, seront terminés, et tous les éléments techniques noyés dans les sous-sols, le projet Lò Dzé sortira rapidement de terre. © Sacha Bittel

«Nous proposerons de véritables bains publics, ouverts à tous, avec une politique tarifaire très raisonnable. Notre objectif est d’en faire une attraction inédite au centre-ville», affirme John Cretton.

Au niveau du calendrier, le gros œuvre devrait être terminé d’ici au printemps 2023 et l’ouverture du complexe attendue au début 2024. Quant au devis global, il est de l’ordre de 28 millions de francs.

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