Je dois beaucoup à bien des gens: j'ai de terribles dettes. Mais il est d'autres sortes de dettes que des dettes pécuniaires, plus difficiles à éponger parce que plus subtiles. Impossibles à effacer, en fait. J'ai attendu pour écrire cette chronique parce que la fin du printemps fut endeuillée pour moi par deux disparitions, l'émotion a été grande et mes yeux s'embuent encore aujourd'hui. Deux hommes qui ont compté, l'un lorsque j'avais 20 ans, l'autre lorsque j'en eus 40, deux êtres différents mais que le sport réunit par-delà leurs différences: Michel Berguerand et Vladimir Dimitrijevic. Le premier était entraîneur au BBC Martigny; le second, éditeur de l'Age d'Homme. Deux caractères, comme on dit. "Dimitri" et "Bergeronnette": les fortes personnalités ont des surnoms, peut-être pour atténuer un peu la curieuse impression qu'ils laissent sur leur entourage.
Michel Berguerand a été l'entraîneur de basket le plus talentueux que j'aie rencontré. Au début...