Ils sont 2000. 2000 Suisses, en 1819, à tout quitter en quête d’une vie meilleure. L’année précédente, le canton de Fribourg passait une convention avec le Brésil, territoire tenu par la couronne portugaise. Jean Baptiste Jérôme Brémond, consul du Portugal en Suisse, est chargé d’organiser une première vague d’émigration. Brémond a trois critères. Il doit mobiliser cent familles, francophones et catholiques. Mais comme il reçoit une commission par tête, son interprétation du mot «famille» est la plus large possible. Il réunit parents, enfants, cousins, beaux-fils, jusqu’à dépasser les deux mille individus. Parmi eux, 150 Valaisans sont du voyage. Mais qui sont-ils, et qu'est-ce qui les motivait à tout laisser derrière eux?
Nova Friburgo aujourd'hui. ©Daniel Jacquerioz
Des colons d'une extrême pauvreté
Toutes les sources font état de l’extrême pauvreté des colons. «Ils venaient tous de milieux ruraux», ajoute Alain Dubois, archiviste cantonal. «66% vivaient de l’agriculture et 22% avaient une...