C’est une soliste. Une solitaire aussi. Six à sept heures par jour, c’est contre Louis XIV – son violoncelle à qui elle a donné ce nom car né sous les mains d’un luthier durant le règne du Roi-Soleil – qu’elle travaille. Qu’elle vit. Survit depuis que le corona donne le ton. Un quotidien d’ascète pour ne rien perdre et se préparer à donner le meilleur d’elle-même, le moment venu. Lorsque la vie culturelle reprendra. Quand elle reprendra. Quand tout repartira presque de zéro parce que tout s’est arrêté trop vite et trop longtemps.
Louis XIV, parce qu’il date de 1679, c’est son violoncelle. Son précieux compagnon de vie et de route qu’elle ne laisse jamais seul ou mal accompagné lorsqu’elle est en tournée. D’une valeur inestimable, il appartient à une fondation qui l’a mis entre ses mains. «Il n’y a pas eu de coup de foudre immédiat. Il était sauvage,...