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Chemin de croix du pape pour les victimes du monde

François a prié vendredi dans la nuit au Colisée pour tous les précaires victimes de la crise, les enfants et femmes abusés et maltraités, les victimes de l'alcool et de la drogue. Le traditionnel Chemin de croix était d'une tonalité très concrète et chaleureuse.

19 avr. 2014, 09:40
L'objet de méditations du Vendredi Saint, jour de la crucifixion de Jésus, est de rappeler qu'il s'est fait solidaire de toutes ces souffrances.

"Si tu n'étais là, Dieu, je me sentirais une créature finie! Avec la croix, le mal n'a pas le dernier mot, mais l'amour, le pardon, la miséricorde", a déclaré le pape François à la fin de la cérémonie du Vendredi Saint, affirmant que "la croix est pesante mais aussi glorieuse". "Rappelons-nous les malades, toutes les personnes abandonnées", a-t-il lancé devant une foule de quelque 40'000 fidèles dans un grand silence. Puis un cri a éclaté: "viva il papa", suivi d'un tonnerre d'applaudissements.

C'est un évêque italien, Giancarlo Maria Bregantini, archevêque de Campobasso (sud), connu pour ses positions courageuses contre la mafia et grand défenseur des chômeurs, qui avait été chargé par Jorge Mario Bergoglio de rédiger les méditations des quatorze stations. Les thèmes abordés, universels et tous liés à la vie quotidienne des gens, étaient en syntonie avec les priorités de François: proximité, tendresse, accueil, solidarité.

Comme l'année précédente, le pape était installé en hauteur, sous un dais rouge, devant la foule dans la nuit et ses dizaines de milliers de lumières de bougies, tandis que des groupes de deux - jeunes, détenus, malades, immigrés, etc. - se relayaient pour porter la croix autour de l'amphithéâtre Flavien. Des milliers de chrétiens y avaient été autrefois martyrisés.

Jeunes condamnés

La méditation a mis l'accent sur les gestes du volontariat: "une nuit à l'hôpital, un prêt sans intérêt, une larme essuyée en famille, la gratuité sincère, le partage du pain et du travail". Mgr Bregantini a décrit les maux qui frappent les jeunes: "condamnés à mort, massacrés par les guerres, surtout les enfants soldats".

"Reconnaissons, a-t-il ajouté dans une allusion aux crimes pédophiles, la dignité violée de tous les innocents, spécialement les petits. Dieu est irrévocablement du côté des victimes."

Le "supplice des mères qui veillent la nuit, avec les lampes allumées, anxieuses pour les jeunes emportés par la précarité ou engloutis par la drogue et l'alcool, surtout les samedis soir" a été décrit de manière touchante. "Pleurons, a-t-il prié, sur ces hommes qui déchargent sur les femmes la violence qu'ils ont en eux. Pleurons sur les femmes esclaves de la peur et de l'exploitation."

La prière a encore évoqué "le vide impossible à combler de la mort d'un enfant", le sort de "ceux qui meurent de solitude", des mourants désespérés: que "quelqu'un se tienne près d'eux, s'asseye sur leur lit", a suggéré la prière.

Asile et prisons

L'accueil des immigrés "qui demandent asile, dignité et patrie" et la situation dans les prisons, deux priorités de François, ont été relevés: "la double peine de la surpopulation carcérale, qui consume la chair et les os", a été dénoncée par Mgr Bregantini, ancien aumônier de prison.

La diffamation, bête noire du pape, a été un autre thème, en rappelant la condamnation à mort de Jésus: les insinuations "se font culture raciste, d'exclusion et de marginalisation, avec les lettres anonymes et les horribles calomnies".

L'objet de méditations du Vendredi Saint, jour de la crucifixion de Jésus, est de rappeler que, selon la tradition, il s'est fait solidaire de toutes ces souffrances en acceptant de mourir sur la croix avant de ressusciter à Pâques.

Retransmis par des télévisions du monde entier, la cérémonie n'a pas évoqué de guerres en particulier. L'an dernier, la Syrie avait été un des thèmes des méditations.

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