C’était il y a cinq ans presque jour pour jour: le terrorisme islamiste frappait la France avec l’attentat contre la rédaction de «Charlie Hebdo» et la prise d’otages de l’Hyper Cacher. Ces attaques meurtrières, suivies de la tuerie du Bataclan, ont profondément marqué les consciences. Comment? Le journaliste Jean Birnbaum, rédacteur en chef du «Monde des livres», a mené une «enquête intellectuelle» ayant débouché sur deux livres: «Un silence religieux» (2016) et «La religion des faibles» (2018), tous deux publiés au Seuil. De passage récemment à Fribourg, il décrit l’Occident dans le miroir du djihadisme.
Vous avez intitulé votre enquête intellectuelle «La religion des faibles». Qui sont les faibles?
C’est nous, Occidentaux, qui sommes faibles de nous croire encore si forts, toujours au centre du monde, à l’horizon de l’histoire. Ce sont ces Européens qui croient que leurs valeurs – forgées par la pensée biblique, la philosophie grecque, le...