Deux vaches se font face. Impassibles. Tout à coup, l’œil d’une des protagonistes change. Sa tête baisse. La lutte commence. Lentement, très lentement, les fronts s’entrechoquent. La scène filmée au super-ralenti est impressionnante. Elle montre toute la violence des combats que se livre les reines de la race d’Hérens.
Ces images à elles seules valent le déplacement pour voir «Combat de reines», le documentaire en noir et blanc de Nicolas Steiner, actuellement au cinéma.
La caméra suit plusieurs personnes qui se rendent à la finale cantonale d’Aproz, version 2010. Il y a trois éleveurs: Beat Brantschen, Déborah Métrailler et Jean-Vincent Lathion. Il y a également un groupe d’adolescents haut-valaisans qui descendent à Aproz plus pour admirer la belle Déborah que pour voir des vaches. Et il y a également un reporter d’une radio alémanique qui découvre naïvement l’arène des reines.
Honnêtement, le scénario présenté est un peu particulier. Certaines scènes sont touchantes. Par exemple, celle qui montre le petit-fils de Beat Brantschen qui se tient tout juste sur ses jambes et qui donne déjà à manger aux vaches. D’autres moments sont moins fascinants, comme certains passages dans des bars ou des bouts d’interviews ratées.
Nicolas Steiner, originaire de Tourtemagne et qui étudie actuellement la réalisation en Allemagne, a choisi de plonger dans l’univers entourant la race d’Hérens. C’est un regard parfois brut. Avec un aspect ciné-réalité qui ressort, par exemple, du passage montrant le reporter chercher des toilettes à Aproz, journaliste que l’on suit jusqu’au soulagement.
Le connaisseur du monde des reines remarquera quelques invraisemblances dans le montage. On voit des bêtes de catégories différentes rentrer dans l’arène, comme si elles se suivaient, comme si elles allaient lutter les unes contre les autres. Puis on suit les vaches et leurs propriétaires dans l’arène d’Aproz. Tout à coup, un plan de coupe montre le public du combat… d’Orsières.
Nicolas Steiner montre le ballet que produisent les lutteuses, la passion qui anime les propriétaires, leur joie aussi, puisque les trois héros obtiennent une sonnette.
Au final, un film qui vaut surtout par les très belles images.
«Combat de reines», au cinéma de Sion, samedi à 16h, dimanche et lundi à 18h 15, à Martigny à l’Open air le 26 juin. Le film est aussi projeté ailleurs en Suisse romande, notamment ce week-end ainsi que lundi et mardi à 13h15 à Pathé Lausanne.