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A la Pinte contheysanne, les tournois de jass affichent toujours complet

Le jass, un jeu complètement démodé? Pas du tout! «Trois cartes, 200 des bours et pique double» continuent de résonner en Valais. Reportage à la Pinte contheysanne qui organise plusieurs tournois par année.

05 janv. 2019, 11:00
Le tournoi de la Pinte regroupe des joueurs de toutes les générations.

«On va prendre une volée, mamie!» Belette se marre. En face, sa maman Juju reste de marbre. Il en faut plus pour désarçonner cette vétérane des cartes de 87 ans. Reste que la prédiction se réalise. Match. 157 points pour Cathy et Céline, un autre duo mère et fille. 

Le quatuor conserve le sourire et repart dans une manche. C’est ça l’esprit des matchs de cartes de la Pinte contheysanne: la convivialité. «Ici, il y a toujours une bonne ambiance. On peut se parler pendant les parties, ce qui n’est pas le cas du championnat valaisan», note Céline.

Ça papote, ça rigole, ça picole, sous le regard avisé de Sébastien Lamon, le maître des lieux. «C’est ce que j’aime dans les cartes. Ce jeu est accessible de 7 à 77 ans. Enfin plus, puisque la doyenne des joueuses a 91 ans.» 

La doyenne des joueuses a 91 ans.
Sébastien Lamon, patron de la Pinte contheysanne

Aux petits soins pour les aînés

Le patron est d’ailleurs aux petits soins pour sa vieille garde venue en nombre. Il a poussé le chauffage à fond et le tournoi est organisé de manière à ce que les doyennes n’aient pas besoin de se déplacer entre deux parties. «Je suis rodé. J’organise quatre à cinq tournois par année. J’arrive toujours à trouver douze équipes, en général ce sont les mêmes personnes», détaille Sébastien Lamon avant d’énumérer les règles: 72 donnes, pas d’annonce, pas de pique-double, deux parties avec atout imposé, deux parties en autochibre (ndlr: interdiction de passer). 

Si l’assemblée est composée de personnes plus âgées, il y a aussi des jeunes comme Diego Emery, 21 ans. «On peut jouer un verre de rouge à la main, l’ambiance est détendue.» «Je crois que je commence à comprendre comment ça marche», lâche un joueur à une table à côté. «Tu sors une phrase comme ça au championnat valaisan et t’es viré illico. Je connais quelqu’un qui a dû partir parce qu’il ne jouait pas assez vite», se souvient Céline. 

Convivialité et compétition peuvent faire bon ménage

Si l’ambiance est bon enfant à la Pinte, il y a quand même des compétiteurs. Un jeune conseiller national pas présent ce samedi a acquis la réputation d’être mauvais perdant. «Ecrivez pas ça, il va me tuer», se désespère l’auteure du scoop. Il y a aussi Yvonne, la doyenne du jour: «Je viens pour passer le temps et pour gagner!»

Convivialité et compétition peuvent faire bon ménage. Ce n’est pas Juju et Belette qui diront le contraire puisque, au final, malgré quelques «volées», c’est ce duo qui a remporté le tournoi et qui repart à la maison avec un fromage, des bouteilles et le sourire.   


Moment de concentration à cette table 100% féminine. © Louis Dasselborne

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