La semaine passée a été celle de tous les records. Plus de 134’386 vols commerciaux, auxquels il faut ajouter environ 10’000 jets privés, striaient les cieux le 6 juillet dernier, selon les données établies par Flightradar24. Le site spécialisé dans le traçage des avions partout autour du globe précise qu’il s’agit là d’un nombre encore jamais atteint depuis sa mise en ligne en 2007.

Il y a fort à parier que ce nombre sera battu cet été encore. Au début du mois de juin, l’Association internationale du transport aérien (IATA) prévoyait 4,35 milliards de trajets aériens individuels en 2023, un nombre proche du record de 4,54 milliards enregistré en 2019.

Ces prévisions optimistes étonnent, alors que les billets d’avion sont plus chers qu’avant la crise du Covid-19 en raison de l’inflation, des cours élevés du kérosène ou encore des pénuries de pièces et de main-d’œuvre.

Semaine la plus chaude

Ce record du nombre de vols a en tout cas de quoi interpeller, alors que l’Organisation météorologique mondiale (OMM) annonçait ce lundi que la semaine passée fut également la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial. Plusieurs records de températures journalières ont été battus durant cette période, souligne l’agence onusienne.

Cette série de températures inédites a été entamée le 3 juillet (16,88°C) – le précédent record de 16,80°C datait d’août 2016 – avec un pic le 6 juillet à 17,08 °C.

Ces chiffres élevés succèdent au mois de juin le plus chaud jamais mesuré à cause de la conjonction de deux facteurs: le changement climatique causé par l’activité humaine et le retour du phénomène maritime El Niño, précise encore l’OMM.

Réduction des vols

L’aviation s’est engagée sur la voie de la décarbonation depuis plusieurs années. Néanmoins, la neutralité climatique du secteur ne pourra pas être atteinte d’ici 2050 sans réduction du trafic aérien, à en croire des chercheurs de l’Institut Paul Scherrer (PSI) et de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ).

A eux seuls, les nouveaux moteurs, les carburants alternatifs et la captation du CO2 ne suffiront pas, conclut cette étude parue le 6 juillet dernier. Si l’aviation veut atteindre le zéro carbone en 2050, elle doit réduire le trafic aérien de 0,8% par an, tout en séquestrant le dioxyde de carbone en sous-sol, si l’on continue à utiliser des carburants fossiles.

Si le secteur aérien est à l’origine de seulement 3,5% du réchauffement climatique, les émissions de gaz qui affectent le climat lors d’un vol par kilomètre de passager et par kilomètre de fret y sont deux à trois fois plus élevées que pour tout autre moyen de transport.

Trafic aérien en hausse en Suisse, mais toujours inférieur à 2019

Le nombre de vols en Suisse a progressé de 5,1% en 2023, mais reste inférieur au trafic aérien avant la pandémie de coronavirus.