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Le "guérisseur" ayant inoculé le sida est condamné à 15 ans de prison

Le guérisseur autoproclamé de 55 ans qui avait inoculé intentionnellement le virus du sida à 16 personnes a pris 15 ans en appel.

11 avr. 2014, 15:50
Un "guérisseur" devra répondre devant la justice bernoise mercredi d'avoir volontairement infecté 16 personnes avec le virus du SIDA. Il réfute les accusations.

Le guérisseur autoproclamé qui avait inoculé intentionnellement le virus du sida à 16 personnes a été condamné à 15 ans de prison. La Cour suprême du canton de Berne a rendu son verdict vendredi. Le juge a suivi l'accusation et lui a infligé une peine plus lourde que celle prononcée en première instance.

L'homme âgé de 55 ans avait fait appel contre le premier verdict rendu en 2013, qui lui avait infligé 12 ans et 9 mois de réclusion. Il a toujours clamé son innocence.

Pour la Cour bernoise, la charge des preuves est écrasante et les indices d'une "rare limpidité". La deuxième instance considère comme un fait établi que le condamné s'est procuré du sang contaminé et qu'il l'a injecté dans le corps des victimes.

Cet ancien professeur de musique, qui se déclarait guérisseur, est accusé d'avoir inoculé le virus du sida à au moins seize personnes entre 2001 et 2005 au moyen de seringues. Cela intentionnellement lors de prétendues séances d'acupuncture et de méditation.

Calculateur

Il a procédé avec sang-froid et calcul, a déclaré le juge président. A ses yeux, cette manière d'agir n'a pas son pareil.

Comme la première instance, la Cour suprême le condamne pour lésions corporelles graves et propagation d'une maladie de l'homme. Elle a alourdi la peine à 15 ans de prison, comme le demandait le Ministère public, soit le maximum prévu par la loi.

L'inculpé devra également verser 100'000 francs à chacune de ses victimes. La Cour a suivi sur ce point aussi le tribunal de première instance. Le guérisseur, qui possède la double nationalité suisse et italienne, est resté calme à l'énoncé du verdict.

Preuves évidentes

Des analyses de laboratoire ont démontré que le virus des victimes avait clairement la même souche. Pour la Cour, il ne fait aucun doute que la source de la transmission est la même. On ignore toutefois comment le guérisseur s'est procuré le sang contaminé. Ses motivations restent également obscures.

L'infection par le virus VIH est à considérer comme une lésion corporelle grave dans les seize cas, estime la Cour. La révision de la jurisprudence du Tribunal fédéral à ce propos en mars 2013 n'y change rien. En raison des progrès de la médecine, le Tribunal fédéral ne considère plus le VIH comme mettant automatiquement la vie en danger.

Pour la Cour suprême bernoise, l'infection reste incurable et elle constitue un poids énorme pour les seize victimes. Celles-ci doivent prendre des médicaments aux lourds effets secondaires pour le restant de leurs jours et subir des conséquences négatives dans leur vie quotidienne, selon la Cour.

On ignore pour l'heure si le cas sera porté au Tribunal fédéral. Le défenseur commis d'office a indiqué qu'il attend la version écrite du verdict.

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