Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Crise de la presse: l’ats se restructure et supprime jusqu’à 40 postes sur 180

L’Agence télégraphique suisse (ats) se restructure et va supprimer jusqu'à 40 postes sur un total de 180. Le syndicat impressum est consterné. Pour atténuer l’impact de ces mesures, un plan social à hauteur de 1,5 - 2 millions de francs est prévu.

08 janv. 2018, 20:10
Le plan d’économies a été annoncé lundi au personnel.

L’Agence télégraphique suisse (ats) subit de plein fouet la situation très difficile dans le monde de la presse. Elle procédera ces deux prochaines années à une restructuration. Jusqu'à 40 emplois sont menacés, sur un total de 180. Le syndicat impressum est consterné.

En dépit du renouvellement des contrats avec ses principaux clients, l’ats prévoit pour 2018 un recul de son chiffre d’affaires de 3,1 millions de francs, à 29,5 millions (-9,6%), a annoncé lundi la direction. Une forte pression sur les prix est en cause. La perte opérationnelle attendue (EBIT) se monte à 1,9 million de francs.

Pour réaliser ce plan d’économies, annoncé lundi au personnel, l’ats va procéder à une profonde réorganisation. Elle va regrouper ses rubriques suisse et internationale en un seul pool. L’ats n’aura en outre plus de rubrique économique en tant que telle. Ce service sera confié à sa filiale financière AWP, basée à Zurich, qui produira un fil spécifique pour les clients de l’ats. Cette dernière conservera une couverture économique dans les régions.

L’agence continuera à fournir un service national et international de qualité dans les domaines de la politique, de l’économie, de la société, de la science, de la culture et du sport. Les volumes seront cependant revus à la baisse. Le réseau des bureaux régionaux est maintenu. L’agence entend à l’avenir renforcer sa présence dans les régions et sa proximité des clients.

Plan social

En vue de ces mesures d’économies, un gel de l’embauche a déjà été introduit à l’automne 2017. Ce dernier a notamment touché les journalistes stagiaires qui ne seront pas réengagés au terme de leur formation. Il y aura également des départs à la retraite anticipée ainsi que des réductions individuelles de temps de travail. Un certain nombre de licenciements ne pourront être évités.

Pour atténuer l’impact de ces mesures, un plan social à hauteur de 1,5 - 2 millions de francs est prévu. Une aide en vue d’un reclassement externe est notamment prévue pour les collaborateurs concernés. Une période de consultation permettra aux cadres et à la commission du personnel de formuler des propositions pour optimiser les mesures prévues lors de la restructuration.

Fusion avec KEYSTONE

Ce plan d’économies n’est pas lié à la fusion prévue avec l’agence photographique KEYSTONE, annoncée fin octobre dernier et qui doit encore recevoir l’aval des autorités de la concurrence. Ce regroupement doit intervenir de manière rétroactive au 1er janvier 2018. La nouvelle entreprise ne versera pas de dividendes à ses actionnaires lors des exercices 2018-2020.

Avec cette fusion, l’ats et KEYSTONE veulent renforcer leur collaboration déjà existante et devenir un partenaire fort des médias suisses dans le domaine du texte, de la photo, de la vidéo et de l’infographie.

Syndicat consterné

"Consterné", le syndicat des journalistes impressum appelle les principaux éditeurs, à la fois propriétaires et clients de l'ats, à renoncer aux licenciements. Protestant contre l'affaiblissement de l'ats, impressum juge "invraisemblable" que ce démantèlement soit étranger à la fusion évoquée par la direction. Que cette dernière ait pu l'affirmer face à son personnel est "indigne".

L'affaiblissement de l'ats n'est pas dû à la situation très difficile dans le monde de la presse, comme le dit la direction. Les propriétaires de l'agence sont coresponsables. Ce sont eux, en tant que clients qui décident du service que doit fournir l'agence de presse nationale. Et impressum de rappeler que "le riche Tamedia est un des principaux propriétaires".

Impressum note encore que la Confédération, cliente de l'ats, annonce qu'elle veut subventionner l'agence dès 2018. Affaiblir ainsi ses prestations journalistiques est particulièrement heurtant d'un point de vue démocratique, souligne le syndicat des journalistes.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias