Habitante de Bex et travaillant à Sion, Fabienne Lauber utilisait régulièrement les trains pour ses trajets quotidiens. Mais les nouveaux horaires CFF, en service depuis le 15 décembre dernier, l’ont contrainte à revoir ses moyens de déplacements. «Désormais les InterRegio 90 Lausanne-Brigue ne s’arrêtent plus à Bex», raconte-t-elle dans une tribune libre parue lundi dans les colonnes du «Nouvelliste».
«On devra ressortir la voiture»
La Chablaisienne devra désormais se rendre à Aigle par ses propres moyens avant de reprendre le train jusqu’à Sion. «Cela va totalement à l’encontre de tout ce qui est prôné depuis plusieurs mois, c’est-à-dire la réduction des trajets en voiture et l’encouragement aux transports publics», estime-t-elle.
Depuis le 15 décembre, seul un InterRegio allant jusqu’à Sion fait halte à Bex à… 6 h 25. En juin dernier, lors de la consultation publique des futurs horaires, la commune avait déjà manifesté son mécontentement. «Notre commission des horaires avait étudié cette problématique», confirme Daniel Hediger, vice-président de Bex. «Nous avons eu des discussions et des réunions avec les CFF, mais nos arguments n’ont pas abouti pour des questions de chiffres et de statistiques.»
Privilégier le plus grand nombre
Du côté des CFF, ce réaménagement de l’offre est le fruit d’un compromis. «Nous avons fait le choix de privilégier la correspondance avec Lausanne et les grandes lignes du Plateau suisse pour 300 clients quotidiens au détriment des 45 voyageurs allant de Bex vers Sion et au-delà», répond Alain Barbey, directeur des CFF pour la Suisse romande.
Pas de correspondances avec les TPC
L’autre solution pour notre lectrice serait de transborder via Saint-Maurice avec le train RegioExpress. Mais là encore, Fabienne Lauber déchante. «Les connexions du train régional avec les Transports publics du Chablais (TPC) ne sont pas adaptées du tout», souligne-t-elle dans son commentaire.
Et en effet, après vérifications, le train Bex-Villars des TPC arrive huit minutes après le départ du train CFF pour Saint-Maurice. Les TPC expliquent «qu’il a été décidé de privilégier la correspondance direction Lausanne car le nombre de clients y est plus nombreux.»
Lors de chaque changement d’horaires des transports publics, les nouvelles offres peuvent réjouir certains et désenchanter d’autres. Quelle solution proposer pour ces 45 voyageurs quotidiens bellerins? Pourrait-elle venir de la création d’un bus urbain, à l’instar d’autres communes chablaisiennes, qui assurerait la liaison de leur village vers la gare d’Aigle? «La question n’est pas fermée, mais le projet MobiChablais reste encore trop onéreux pour notre commune», rétorque Daniel Hediger.
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