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Affaire Ségalat: le Ministère public vaudois va recourir contre l'acquittement

Le procureur général Eric Cottier n'est "pas d'accord" avec l'acquittement de Laurent Ségalat. Il va faire appel du jugement.

09 juil. 2012, 16:20
Eric Cottier, procureur du canton de Vaud, a déclaré ce lundi que le Ministère public fera appel de l'acquittement du généticien français Laurent Segalat, accusé du meurtre de sa belle mère.

L'affaire Ségalat est relancée. Le ministère public vaudois va faire appel de l'acquittement du généticien français qui était accusé de meurtre, a indiqué lundi le procureur général Eric Cottier interrogé par l'ats.

Le procureur, qui avait requis 16 ans de prison durant le procès, s'est contenté de dire qu'il n'était "pas d'accord" avec le verdict rendu le 1er juin par le Tribunal criminel de La Côte. Le recours sera déposé jeudi, dernier jour du délai accordé aux parties pour se prononcer.

Des inconnues demeurent

A l'issue du procès d'une semaine à Renens (VD), le procureur s'était dit "un peu surpris" par le jugement. Durant son réquisitoire, Eric Cottier avait affirmé que Laurent Ségalat, 48 ans, était bien l'auteur d'un meurtre commis de "sang froid". Il avait reconnu toutefois que le mobile et le déroulement exact du crime restaient inconnus.

Il n'y a pas de doute "raisonnable" dans cette affaire, avait souligné le procureur. A ses yeux, le généticien français menait "une double vie" en 2009, avec des discours "à géométrie variable". La victime, la belle-mère de l'accusé, a été retrouvée morte en fin de journée le 9 janvier 2010 à Vaux-sur-Morges (VD). Laurent Ségalat, qui vit en France, a toujours clamé son innocence.

Présomption d'innocence

Dans ses considérants publié le 22 juin, le Tribunal criminel de Nyon (VD) souligne que l'acquittement s'imposait. Si, à l'issue des débats, le juge ne parvient pas à se forger une conviction excluant tout doute sérieux, la présomption d'innocence doit prévaloir, relève le président Jean-Pierre Lador.

Dans le cas présent, le tribunal est "convaincu" que la municipale de Vaux-sur-Morges a "bel et bien fait l'objet d'une agression" qui a provoqué une importante hémorragie, puis son décès. Il existe cependant "un doute sérieux" sur le déroulement des faits et sur l'implication du prévenu, un doute qui doit lui profiter, écrit la Cour.

Le doute pour l'accusé

Durant le procès, la défense de Laurent Ségalat avait plaidé l'acquittement en insistant précisément sur le doute qui doit servir l'accusé. "Pas de mobile, pas de geste fou, pas d'arme du crime, pas d'aveux, pas de témoins directs", avait martelé Gilles-Jean Portejoie, l'un de ses avocats.

Questionné lundi sur la décision du Ministère public de recourir, le ténor du barreau français est resté prudent. "J'attends de voir avant de me prononcer", a-t-il dit, préférant reporter son commentaire à jeudi. De son côté, Jacques Barillon, l'avocat des parties civiles (famille de la victime), a laissé entendre qu'il diffuserait un communiqué de presse en temps utile.

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