Les équipes valaisannes de séries inférieures sont en grande difficulté à quelques journées du terme de la saison. Entre la première ligue et la deuxième ligue interrégionale, trois d’entre elles seraient reléguées si le championnat se terminait aujourd’hui, soit la moitié des formations engagées. Ces difficultés sportives et la diminution de la représentation cantonale dans ces catégories de jeu interpellent. Le football treize étoiles est-il encore compétitif à ce niveau de jeu? «Le Nouvelliste» décline les réponses en cinq épisodes. Le premier donne la parole aux présidents des clubs concernés du Valais francophone.

FC Monthey: «Nous attendons plus de retours du FC Sion»

Ben Kaeser relance une action du FC Monthey lors du derby contre le Martigny-Sports en première partie de saison. Zagnos Okan

Le FC Monthey évolue en toute tranquillité au sixième rang de première ligue. Le promu a réussi son acclimatation. Dominique Farronato en préside les destinées depuis huit ans. «On m’avait annoncé: tu ne réussiras jamais à t’installer en première ligue sans des joueurs extérieurs à la région et au canton, ni sans argent. Après avoir mangé notre pain noir durant plusieurs années, nous y sommes aujourd’hui avec des éléments qui forment un vrai groupe de copains. C’est la première fois que les membres de l’équipe passent par la cantine pour partager avec les supporters après les matchs. Ils ne sont pas constamment sur leurs téléphones portables.»

Le dirigeant s’appuie sur le duo composé de Cédric Strahm, entraîneur, et de Julio Tejeda, directeur sportif. «Je leur fais totale confiance. La stabilité nous apporte beaucoup de sérénité pour travailler. Les joueurs formés dans la filière élite du FC Sion sont indispensables pour évoluer dans cette catégorie, peut-être même pour la deuxième ligue interrégionale. Dans cette optique, nous attendons plus de retours du club phare, notamment au niveau des éléments valaisans qui quittent les M18 et les M21. Cet hiver, ils convient Kevin Derivaz et Thibault Constantin, nos deux meilleurs attaquants, avant de les refouler deux semaines plus tard. Imaginez dans quel état on peut les récupérer. Sans une collaboration plus active, les clubs valaisans de première ligue se retrouveront à l’étage inférieur dans quelques années. L’association cantonale doit être plus active dans cette démarche.»

FC Martigny-Sports: «Des jeunes avec une solide colonne vertébrale»

Nelio Tomé Cordova tente la passe malgré l’opposition de Mayaka Okuka du Team Vaud M21. Fahny Baudin

Dix-huit mois de présidence ont permis à Benoît Bender d’effectuer en accéléré la découverte de la fonction au Martigny-Sports. La première phase le confronte à l’interruption du championnat et aux incertitudes de la crise sanitaire. Il s’engage aujourd’hui pour la survie sportive de l’équipe fanion en première ligue après un maintien acquis sur le fil dans un contexte particulier au printemps dernier. «Le MS a sa place en première ligue en référence à son potentiel sportif, à ses infrastructures et à la dimension de la ville», assure le dirigeant octodurien. «Depuis mon arrivée, j’ai souvent entendu la remarque que nous n’avions pas le niveau. Nous prouvons le contraire durant ce deuxième tour. L’objectif est clairement de rester dans la catégorie. Il faut simplement laisser du temps au temps.»

Les Martignerains sont revenus à hauteur de la barre à trois journées du terme de la saison. «Nous payons notre premier tour. L’expérience apportée sur le banc par David Orlando et James Derivaz nous a relancés. David sera toujours notre entraîneur la saison prochaine. Et si l’issue nous est défavorable, nous ne changerons pas notre ligne de conduite: encadrer des jeunes avec une solide colonne vertébrale. Le football valaisan ne produit pas suffisamment de joueurs pour donner aux clubs de première ligue des contingents étoffés d’une quinzaine d’éléments.»

FC Saint-Maurice: «Quelques retours du FC Sion manquent»

David Pellissier et le FC Saint-Maurice se retrouvent à un seul point de la barre. Remo

Le FC Saint-Maurice s’accroche à ses ambitions de maintien en deuxième ligue interrégionale. Son faible bilan sur la route pénalise fortement l’équipe agaunoise dont la marge de manœuvre s’est considérablement réduite avec le retour en force de Prishtina Berne depuis trois matchs. Un seul point sépare la formation valaisanne du premier relégable.

«Nous nous défendons avec nos moyens face à des clubs qui possèdent des budgets bien plus élevés que le nôtre», relève Mathieu Nicolin, président saint-mauriard. «Mais notre destin demeure entre nos mains. Nous avons la volonté de rester en haut afin de poursuivre notre projet: nous appuyer sur des jeunes de qualité qui ont bénéficié d’une longue formation. L’expérience de Freddy Darbellay est un plus sur ce deuxième tour. Nous l’avons abordé avec un contingent réduit Quelques retours des moins de 18 ans ou des moins de 21 ans FC Sion nous manquent. Ces jeunes ont connu les exigences de l’élite et les contraintes des déplacements d’un football interrégional. Ils demandent un investissement supérieur.»

FC Sierre: «Qualitativement, le Valais ne peut avoir plus d’équipes à ce niveau»

Alexandre Mattei et Xavier Baumgartner s’engagent pour maintenir le FC Sierre en deuxième ligue interrégionale. Remo

Le FC Sierre se débat pour sa survie en deuxième ligue interrégionale. Le match nul concédé à domicile contre Romont samedi le maintient en situation précaire en fond de classement. «Depuis quelques années, nous naviguons entre deux niveaux. En deuxième ligue cantonale, nous jouons les premiers rôles alors que la catégorie supérieure nous confronte à de grandes difficultés», relève Antoine Abel. «Ces soucis ne nous inciteront pas à changer notre politique et à casser la tirelire. Nous nous appuyons sur des jeunes de la région, de Salquenen à Vétroz actuellement. Notre bassin est petit par rapport à la ligue, mais la concurrence entre les clubs n’est pas trop forte. Nous ne nous piquons pas de joueurs avec Savièse. Le bassin est tout simplement plus réduit que celui des clubs vaudois ou genevois. La formation joue aussi un rôle. La transition est très difficile pour un jeune qui n’a pas évolué en juniors interrégionaux, même le premier degré ne suffit pas.»

Le dirigeant sierrois parle d’attractivité. «Un match contre Savièse attire 200 personnes, celui contre UGS 20. Les longs déplacements peuvent aussi peser pour les joueurs.»

FC Savièse: «J’attendais plus d’investissement des joueurs»

Grégory Quennoz et le FC Savièse vivent des moments difficiles. Remo

Un aller et retour menace le FC Savièse entre la deuxième ligue régionale et l’étage supérieur. Sept matchs sans victoire, six défaites et un nul, depuis la reprise au mois de mars, l’ont précipité au dernier rang. «Notre situation n’est clairement pas top», déplore Xavier Varone, président du club de Saint-Germain. «J’ai commis l’erreur de tenir compte des joueurs qui ont fait la promotion. L’option de poursuivre avec le même groupe se paie après un premier tour bien géré. Ce qui me fait le plus mal est de suivre des entraînements avec une dizaine de présents. J’espérais plus d’investissement et d’efforts des gars qui ont la chance de jouer dans une ligue intéressante avec de bonnes infrastructures. Une séance par semaine ne suffit pas à ce niveau.»

Prishtina Berne, lanterne rouge à Noël, s’est massivement renforcé. «Quand un joueur propose ses services, sa première question concerne un travail et l’argent. Je raccroche tout de suite. Les jeunes issus du FC Sion M21 ne sont pas intéressés par la deuxième ligue inter. Ils se dirigent de manière compréhensible vers la première ligue ou plus haut. Il n’y a pas trop d’équipes valaisannes à ce niveau, mais pas assez d’éléments de qualité pour les alimenter.»

Football: Martigny réussit une grosse perf, Monthey passe sur le fil

L’équipe octodurienne s’impose sur le terrain de Vevey, les Montheysans marquent le but décisif dans le temps additionnel.