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WEF 2014: Gazprom et Gap désignées entreprises les plus "irresponsables"

Plus de 280'000 personnes ont voté sur internet et désigné jeudi le géant énergétique russe Gazprom et la chaîne américaine de vêtements Gap les entreprises les plus "irresponsables" de l'année.

23 janv. 2014, 14:03
CORRECTS YEAR OF THE PRIZE - The prize of "The Public Eye Awards 2014" given this year to Gap and Gazprom is pictured during a press conference on the side line of the 44th Annual Meeting of the World Economic Forum, WEF, in Davos, Switzerland, Thursday, January 23, 2014. The overarching theme of the Meeting, which will take place from 22 to 25 January, is "The Reshaping of the World: Consequences for Society, Politics and Business". (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

Le géant énergétique russe Gazprom et la chaîne américaine de vêtements Gap ont été désignés jeudi entreprises les plus "irresponsables" de l’année. La première a reçu le prix du public et la seconde le prix du jury des "Public Eye Awards", décernés en marge du Forum économique mondial (WEF) à Davos (GR).

"Gazprom a été élu avec une sérieuse avance sur ses adversaires", avec 95'000 voix, ont indiqué Greenpeace et la Déclaration de Berne, les organisations non gouvernementales (ONG) coorganisatrices de l'événement. Plus de 280'000 personnes ont voté sur internet, contre 42'000 l’an dernier.

Le géant énergétique russe est dénoncé pour son bilan écologique calamiteux et ses projets controversés en Arctique.. En 2011, Gazprom se rendait coupable de 872 accidents et déversements pétroliers, plus que toutes les autres compagnies pétrolières de la planète réunies, selon les ONG.

Gazprom est "la première entreprise à pomper du pétrole sous les eaux glacées de l'Arctique, malgré son bilan catastrophique en matière de sécurité", a dénoncé Kumi Naidoo, directeur de Greenpeace international. En décembre 2011, la plateforme Kolskaya a coulé, causant la mort de 53 personnes. La filiale de Gazprom chargée de son exploitation n’a jamais eu à rendre de comptes.

Militant suisse arrêté

Gazprom est dans le collimateur de Greenpeace depuis quelques temps déjà. Fin septembre, une action de protestation de l’ONG au large de la Russie avait donné lieu à l’arrestation de 27 activistes, parmi lesquels le Zurichois Marco Weber.

Les militants voulaient dénoncer l'exploitation d'hydrocarbures dans l’Arctique, une zone aux écosystèmes particulièrement fragiles. Inculpés de piraterie, puis de hooliganisme, ils ont bénéficié d'une amnistie votée par le Parlement russe à l'occasion des 20 ans de la Constitution.

Moscou a mis fin aux poursuites et les activistes ont reçu un visa de sortie. Marco Weber a regagné la Suisse fin décembre.

Conditions de travail au Bangladesh

Gap a de son côté été épinglé par le jury pour avoir bloqué des réformes visant à améliorer les conditions de travail dans l’industrie textile.

Le géant américain de la mode a refusé de signer un accord contraignant sur les incendies et la sécurité des bâtiments au Bangladesh, après l’effondrement en mai du Rana Plaza dans la banlieue de Dacca, dénoncent les deux ONG. Considéré comme le pire accident industriel de l'histoire du Bangladesh, il avait fait plus de 1100 morts et des milliers de blessés.

Gap refuse de s’engager "pour que les ouvriers du textile puissent travailler dans des locaux décents", a indiqué la syndicaliste et ouvrière durant son enfance Kalpona Akter. "Leur droit à refuser un travail dangereux leur est nié" et ils le paient trop souvent du prix de leur vie, a-t-elle ajouté lors d’un discours personnel et engagé face à la presse.

"Changer le système"

"Nous avons besoin d’un regard externe, un ‘œil public’" pour jeter un regard critique et espérer mettre fin à cette "économie du mal", a déclaré l’invité d’honneur de la cérémonie Tomas Sedlacek, économiste et ancien conseiller du défunt président tchèque Vaclav Havel. "Le WEF veut maintenir le système, nous espérons le changer", a ajouté M. Naidoo, directeur de Greenpeace international.

Les "Public Eye Awards" sont décernés chaque année depuis 2005 à deux entreprises en marge du WEF. Les ONG veulent ainsi pointer du doigt des pratiques sociales et écologiques irresponsables liées à une économie uniquement basée sur le profit. Parmi les nominés cette année, figuraient le géant bâlois de l'agrochimie Syngenta ainsi que la Fédération internationale de football (FIFA).

L’an dernier, le géant pétrolier anglo-néérlandais Shell avait été élu "pire entreprise" par le public, déjà pour des projets de recherches d’énergies fossiles dans l’Arctique. La banque américaine Goldman Sachs avait, elle, remporté le prix du jury pour son rôle dans la crise grecque.

 
 
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