La justice serbe a condamné mardi quatorze anciens militaires et paramilitaires serbes pour le meurtre de septante civils croates pendant la guerre d'indépendance en Croatie (1991-95). Les peines prononcées vont de quatre à vingt ans de prison ferme.
En octobre 1991, l'armée populaire yougoslave, dominée par les Serbes et appuyée par des miliciens locaux, avait envahi le village de Lovas, à l'est de la Croatie, abattant 22 civils surpris dans leurs maisons. "Ils ont également tué 23 civils qu'ils avaient emmenés dans des prisons improvisées", a précisé le tribunal.
Vingt-deux autres civils sont morts après avoir été forcés à marcher sur un champ de mines et trois autres dans des incidents séparés.
La présidente d'un panel de juges du tribunal serbe pour crimes de guerre, Olivera Andjelkovic, a indiqué, en énonçant le verdict, que le tribunal avait "prouvé hors de tout soupçon" que les inculpés étaient coupables de "meurtres, de mauvais traitements et d'actes de torture contre la population civile" croate.
Message aux victimes
"Par ce verdict, nous adressons un message de réconciliation à toutes les victimes des crimes de guerre dans l'ancienne Yougoslavie", a souligné le procureur adjoint Bruno Vekaric, s'adressant aux journalistes. Le crime de guerre à Lovas est l'une des pires atrocités commises pendant la guerre en Croatie, a-t-il ajouté.
Ce procès s'était ouvert en 2008 devant le Tribunal pour crimes de guerre de Belgrade. Les personnes condamnées ont maintenant un délai de trente jours pour faire appel.
La Serbie, qui souhaite adhérer à l'Union européenne, veut démontrer aux 27 pays de l'UE que les crimes commis pendant la guerre civile, entre 1991 et 1995, ne resteront pas impunis.