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Prix Nobel de la Paix: Malala et un médecin congolais parmi les favoris

Malala, la jeune Pakistanaise, qui a miraculeusement survécu à une balle dans la tête tirée par des talibans il y a un an, est en tête des pronostics avant l'attribution du Prix Nobel de la paix vendredi.

10 oct. 2013, 07:25
In this photo taken Wednesday, Sept. 25, 2013, Malala Yousafzai, the Pakistani teenager shot by the Taliban for promoting education for girls, speaks after receiving the Leadership in Civil Society at the Clinton Global Initiative's Citizen Awards Dinner in New York. (AP Photo/Craig Ruttle)

L'adolescente pakistanaise Malala, un médecin congolais aidant les femmes violées et des militants des droits de l'Homme russes sont en tête des pronostics avant l'attribution du Prix Nobel de la paix vendredi à Oslo. Humble, Malala a déjà déclaré qu'elle ne méritait pas encore cette consécration.

Point d'orgue de la saison des Prix Nobel, celui de la paix attise les spéculations, une science forcément inexacte puisque la liste des candidats reste secrète pendant au moins 50 ans. Seule certitude: 259 individus et organisations sont en lice cette année, nouveau record.

Dans la dernière ligne droite, plusieurs experts du Nobel font de Malala la favorite toute désignée. La jeune Pakistanaise, qui a miraculeusement survécu à une balle dans la tête tirée par des talibans il y a un an, est devenue une figure planétaire du droit des filles à l'éducation face à l'extrémisme religieux.

L'attribution du prix à Malala adresserait au monde "plusieurs messages très importants", en premier lieu "le rôle de l'éducation, en particulier celle des filles et des femmes, pour la paix, la démocratie et les droits de l'Homme", estime Kristian Berg Harpviken, directeur de l'Institut de recherche sur la paix d'Oslo.

 

Choix malheureux

A 16 ans, Malala serait, de très loin, la plus jeune lauréate Nobel de l'histoire. Une jeunesse qui pourrait jouer contre elle, selon certains observateurs. "Imposer cela à un enfant pourrait ne pas être éthique", objecte Tilman Brück, directeur de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.

Le journaliste américain Scott London, autre spécialiste du Nobel, souligne aussi qu'un tel prix "serait potentiellement controversé et risqué pour le comité, et ce dans le sillage de plusieurs choix malheureux, dont Barack Obama (en 2009) et l'Union européenne" l'an dernier, dit-il.

"A travers le monde, un concert grandissant de critiques estime que le Prix Nobel est devenu trop politisé, que les lauréats sont choisis moins pour leurs mérites que pour la valeur publicitaire qu'on leur prête", explique Scott London.

Plusieurs pistes

Malala, elle-même, juge ne pas encore mériter la prestigieuse récompense. "Je pense que je peux en faire davantage. Selon moi, je n'ai pas accompli tant de choses que ça pour gagner le prix Nobel de la paix", a-t-elle déclaré mercredi sur les ondes d'une radio pakistanaise.

Habitué des "nominations", le gynécologue Denis Mukwege est un autre favori aux yeux de l'historien norvégien Asle Sveen, auteur de plusieurs ouvrages sur le Nobel. Dans sa République démocratique du Congo natale, le médecin, lui aussi cible d'une tentative d'assassinat en 2012, soigne chaque année des milliers de filles et femmes victimes de viol, utilisé comme une arme de guerre par les groupes armés.

Théâtre l'an dernier de la pire répression depuis la chute de l'URSS selon l'ONG Human Rights Watch, la Russie peut également attirer l'attention des gardiens du Nobel en distinguant des militants des droits de l'Homme comme Lioudmila Alexeeva, Svetlana Gannouchkina et Lilia Chibanova ou encore l'ONG Memorial.

Plus d'un million de francs

A moins que le comité Nobel ne se tourne vers le Belarus souvent décrit comme "la dernière dictature d'Europe" et où le militant Ales Beliatski purge une longue peine de prison, officiellement pour fraude fiscale.

Pour M. Brück, le prix pourrait aussi couronner les efforts de paix du gouvernement et de la rébellion des Farc en Colombie ou l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) chargée de superviser la destruction de l'arsenal chimique syrien.

Mais ces candidatures seraient prématurées pour la première et improbable pour la seconde puisque les propositions devaient être envoyées avant la date limite du 1er février.

Le Nobel consiste en une médaille d'or, un diplôme et un chèque de huit millions de couronnes (1,12 millions de francs).

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