Passé l’ivresse d’une victoire, le réveil pourrait être cruellement douloureux pour Joe Biden s’il était élu. Le scénario d’une administration démocrate flanquée d’un Sénat appelé à rester républicain n’avait pas forcément été envisagé: et pour cause, un président élu profite généralement d’une nouvelle majorité à la Chambre haute, effet d’entraînement oblige. En 1980, Ronald Reagan y avait ainsi engrangé douze victoires. En 2004, George W. Bush avait gagné cinq sièges et Barack Obama huit en 2008. Un atout qu’il a perdu deux ans plus tard, entravé par un Sénat hostile jusqu’à la fin de son second mandat.
Un Biden président risque de se retrouver dans une posture similaire, mais pire: il n’aura pas les deux années de «répit» dont Obama avait bénéficié pour mettre en place son administration et appliquer son programme. S’il est...