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Le pouvoir libanais sous pression après une manifestation monstre

Après la grande manifestation citoyenne "Vous puez" de samedi, le gouvernement libanais se retrouve sous pression, avec notamment un ultimatum d'ici à mardi soir lancé pour trouver une issue à la "crise des ordures".

08 sept. 2015, 17:02
Les affaires de corruption et le manque de services de base comme l'électricité et l'eau cristallisent la colère des Libanais.

Le gouvernement libanais est sous pression au lendemain de la plus grande manifestation jamais organisée par la société civile. Auquel s'ajoute l'ultimatum lancé par le mouvement pour trouver une issue à la "crise des ordures".

"Votre heure a sonné", ont annoncé dimanche les organisateurs de la campagne citoyenne "Vous puez" à l'adresse des dirigeants.

Ils ont promis une "escalade" si les revendications n'étaient pas entendues d'ici à mardi soir. Il s'agit du terme de l'ultimatum de 72 heures lancé samedi pour trouver une "solution environnementale durable au dossier des déchets au Liban".

Après des semaines de protestations, "Vous puez" estime avoir réussi son pari en ayant rassemblé samedi après-midi plusieurs dizaines de milliers de personnes sur l'emblématique Place des Martyrs dans le centre de Beyrouth.

"Le citoyen d'abord", "Que tombe le pouvoir des corrompus", "On en a marre": les slogans affichés résumaient l'exaspération de la population pour qui aucune véritable réforme n'avait été entreprise de la fin de la guerre civile en 1990. Les affaires de corruption et le manque de services de base comme l'électricité et l'eau cristallisent cette colère.

Nouvelle phase

"Le samedi du peuple", titrait dimanche le quotidien As-Safir, en rappelant que les jeunes descendus dans la rue avaient "grandi avec les portraits de leaders qui n'ont jamais quitté leurs postes" depuis 1975. Mais, pour la presse, le caractère inédit des manifestations des derniers jours augure d'une nouvelle phase.

Le journal se réfère ainsi à deux grands rassemblements organisés en 2005 par les deux blocs politiques rivaux du pays. Le premier mené par le puissant Hezbollah chiite appuyé par Damas et Téhéran, le second par l'ex-Premier ministre sunnite Saad Hariri soutenu par Washington et Ryad.

Dialogue de sourd

Les deux camps, réunis depuis 18 mois dans un "gouvernement d'entente", sont enfermés dans un dialogue de sourds qui empêche les prises de décisions. Le gouvernement conduit par Tammam Salam a ainsi tenu un conseil des ministres extraordinaire la semaine prochaine sans annoncer d'initiatives pour résoudre la crise des ordures.

En plus du règlement de la question du traitement des déchets, les protestataires réclament l'organisation de nouvelles législatives. Le Parlement a prolongé à deux reprises son propre mandat depuis les dernières élections en 2009, en raison des divisions politiques.

Les députés se montrent également incapables d'élire un président de la République, poste vacant depuis mai 2014.

Les protestataires réclament en outre la démission du ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk et le jugement des responsables des violences du week-end dernier, dont le ministre de l'Intérieur Nohad Machnouk.

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