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Le gouvernement exclut un scrutin anticipé malgré la mobilisation

Le gouvernement turc a exclu samedi la possibilité d'organiser des élections législatives anticipées. Pendant ce temps, le mouvement de contestation ne montre aucun signe d'essoufflement: des milliers de Turcs se sont à nouveau mobilisés sur la place Taksim.

08 juin 2013, 20:37
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan doit rentrer jeudi en Turquie après trois jours de visite au Maghreb. Il est attendu de pied ferme par des dizaines de milliers de manifestants qui exigent toujours sa démission.

«Les élections municipales auront lieu en mars 2014, la  présidentielle en août 2014 et les prochaines élections  législatives en juin 2015, il est hors de question de modifier le  calendrier électoral», a déclaré le vice-premier ministre turc  Huseyin Celik à la presse à l'issue d'une réunion du comité  exécutif du parti de la Justice et du Développement (AKP) à  Istanbul.  

L'hypothèse d'un retour anticipé aux urnes figurait parmi les  pistes évoquées pour sortir de la contestation. Citant une source  proche de l'AKP, le journal turc «Radikal» rapportait vendredi soir  que la direction du parti pour la Justice et le Développement (du  Premier ministre Recep Tayyip Erdogan) pourrait en débattre. 

Il n'en a rien été. «Le gouvernement est réglé comme du papier à  musique. Rien ne nécessite des élections anticipées», a poursuivi  Huseyin Celik. Il a également estimé que «le processus (des  manifestations) est sous le contrôle du gouvernement, il se  normalise et devient de plus en plus raisonnable».  

Nouveaux rassemblements  

A quelques kilomètres de là, des milliers de Turcs se sont de  nouveau rassemblés sur la place Taksim d'Istanbul, où plusieurs  milliers de contestataires avaient de nouveau passé la nuit. A  Ankara, la capitale, des centaines de manifestants se sont  rassemblés dans le centre.  

Dans la nuit de vendredi à samedi, la police stambouliote avait  eu recours à des grenades lacrymogènes et des canons à eau dans des  rues proches du parc Gezi.  

La grogne des opposants, déclenchée par un projet de  réaménagement urbain du parc Gezi, s'est transformée en un  mouvement de contestation plus général de la politique d'Erdogan,  accusé de dérive autoritaire et d'islamisation rampante de la  société.  

La brutalité de la répression policière le 31 mai contre les  opposants a accentué la mobilisation. Les affrontements entre  policiers et manifestants survenus dans les premiers jours ont fait  trois morts et près de 5000 blessés à Istanbul, Ankara et une  dizaine de grandes villes.  

Erdogan inflexible  

S'estimant légitimé par les urnes et les trois victoires  successives remportées par l'AKP aux législatives de 2002, de 2007  (avec 47% des voix) puis de 2011 (avec un score de 50%), Recep  Tayyip Erdogan s'est montré inflexible.  

Vendredi, il a affirmé que le mouvement de colère contre le  projet de réaménagement du secteur de la place Taksim, qui a tout  déclenché, était le fruit d'une «terrible désinformation» et d'une  «campagne de mensonges».  

«Nous dialoguons avec toutes les couches de la société depuis  notre arrivée au pouvoir. J'avais annoncé notre projet pour le parc  Gezi avant les élections de 2011 avec une animation vidéo et nul  n'avait réagi jusqu'à aujourd'hui», a-t-il ajouté.  

Manifestations à Strasbourg et Genève  

En Europe, entre 600 et 700 personnes se sont rassemblées samedi  à Strasbourg en France, ville dans laquelle vit une communauté  turque importante, pour apporter leur soutien aux manifestations.  

Et en Suisse, une centaine de personnes se sont réunies samedi  après-midi à la place Bel-Air à Genève pour soutenir le mouvement  populaire et la grève générale en Turquie. Elles répondaient à  l'appel du parti SolidaritéS, des Verts, du PS, de plusieurs  syndicats et organisations de gauche.

 

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