A92 ans, Lee Keum-seom pensait ne jamais revoir son fils, que la guerre de Corée (1950-1953) lui a arraché alors qu’il n’avait que 4 ans. Mais lundi, cette petite dame chétive faisait partie des nonantes familles sud-coréennes tirées au sort pour participer, au nord de la frontière, à de déchirantes retrouvailles avec des proches dont elles étaient sans nouvelles depuis le conflit.
Elle a d’abord crié le nom de son enfant de 71 ans – «Sang-chol!» –, avant de le prendre dans ses bras, et de coller sa joue trempée de larmes contre celle de son rejeton, en costume-cravate. «Combien d’enfants as-tu?», lui a-t-elle demandé en lui tenant tendrement la main. Lee Keum-seom avait perdu la trace de son mari et de son fils il y a 67 ans, alors qu’elle tentait d’échapper au chaos des combats. Elle s’était ensuite embarquée avec sa fille dans un ferry pour le...