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Concordia: les géants des mers inquiètent Venise

Un an après le naufrage du Concordia, une polémique naît autour des géants des mers. Venise, qui voit passer régulièrement d'imposants navires de croisière non loin de la place Saint-Marc, craint que pareil malheur ne se reproduise.

08 janv. 2013, 12:17
Le Costa Concordia git toujours au large de l'île de Giglio.

Un an après la tragédie du Costa Concordia, la perspective d'une catastrophe du même acabit inquiète à Venise. Des navires de croisière géants circulent en effet tranquillement depuis des années devant la place Saint-Marc.

Le débat est vif entre les défenseurs du patrimoine de la Sérénissime, effrayés par l'impact de ces bateaux, et les avocats des géants des mers, qui représentent un poids non négligeable dans l'économie d'une ville vivant essentiellement du tourisme.

"A Venise, il est impossible qu'il y ait un autre Concordia", assure d'un ton péremptoire Massimo Bernardo, président de Comité Cruise Venice. "Une ordonnance de la capitainerie de Venise impose la présence de deux pilotes à bord et de deux remorqueurs en plus du commandant. Pour qu'il y ait un accident, il faudrait donc que tous deviennent fous à l'improviste", plaisante-t-il.

Pourtant, il est vrai que voir passer ces navires hauts comme des immeubles à quelques mètres de lieux exceptionnels comme la place Saint-Marc ou la Pointe de la Douane fait frissonner.

Filon touristique

Selon des chiffres communiqués à l'AFP par l'European Cruise Council (ECC), le secteur des croisières a contribué en 2011 à hauteur de 536 millions d'euros (648 millions de francs) à l'économie de la Sérénissime. Toujours selon l'ECC, les croisières représentent à elles seules 20% de l'affluence touristique locale.

"Il est évident que ces ressources, dans une période difficile sur le marché du travail, sont de plus en plus essentielles", souligne Roberto Perocchio, directeur général du Terminal Passagers Croisière de Venise.

Arguments contradictoires

Un argumentaire qui ne convainc pas Cristiano Gasparetto, un architecte vénitien membre actif de l'association de défense du patrimoine ItalialNostra. "Un navire de cette taille déplace des quantités d'eau énormes sous la surface de l'eau, même s'il avance lentement. Cela contraint à faire et à refaire en permanence les rives des quais", s'emporte cet homme.

Un débat local qui ne laisse pas indifférent à l'étranger: en octobre, des personnalités internationales du monde de la culture, parmi lesquelles l'écrivain turc Orhan Pamuk et l'artiste américain Bill Vio ont adressé une pétition au gouvernement italien demandant la restriction de l'accès des bateaux de croisière à la lagune de Venise.

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