Artur Mas, président de la Catalogne de 2010 à 2016, est jugé à partir d’aujourd’hui pour avoir organisé, le 9 novembre 2014, un «processus participatif» sur l’indépendance de la région, qui mobilisa 2,3 millions de personnes - soit un tiers de la population autorisée à voter -, dont 80% de sécessionnistes.
Formellement convoqué par des associations indépendantistes, pour éviter d’impliquer directement l’administration catalane, l’ersatz de référendum avait été suspendu par le Tribunal constitutionnel. Accusé, aux côtés de deux ministres régionales, de désobéissance grave, Artur Mas risque jusqu’à dix ans d’inéligibilité.
Converti à l’indépendantisme une fois arrivé au pouvoir, il a fait basculer avec lui son parti, Convergència Democràtica de Catalunya (CDC, centre droit) et conduit la société catalane à se positionner sur une question qui monopolise désormais le débat public. Après les élections de septembre 2015, Artur Mas a abandonné la présidence, une condition exigée par le petit parti anticapitaliste...