Un contrôle des armes ne sert à rien si les munitions circulent librement. Soixante-neuf pays ont signé une déclaration dans ce sens, exigeant que la règlementation stricte des balles soit inclue au traité sur les armes conventionnelles, en cours de négociation à l'ONU.
"Les munitions doivent être contrôlées à l'instar des armes", affirme ce texte, signé essentiellement par des pays africains et latino-américains et présenté en leur nom par le Ghana, premiers touchés par ce commerce qui sert les rébellions.
Marché de 70 milliards par an
Les 193 pays membres de l'ONU ont jusqu'au 28 mars pour tenter, après un échec en juillet, de conclure le premier traité international sur le commerce des armes conventionnelles. Ce secteur représente à lui seul un marché de plus de 70 milliards de dollars par an.
Les États-Unis font bloc
Les États membres négocient sur la base d'un projet de traité mis au point en juillet qui ne couvre pas les munitions de la même façon que d'autres catégories d'armements. Cette exception a été orchestrée par les États-Unis, premier pourvoyeur d'armes au monde.
Il se vend près de 12 milliards de balles dans le monde chaque année, un marché de plus de quatre milliards de dollars dont les Etats-Unis détiennent la moitié. Washington subit aussi la pression du puissant lobby américain des armes, la NRA (National Rifle Association).