Alors qu’on lui reproche son manque absolu de sensibilité environnementale, la Banque nationale suisse (BNS) semble être en train de franchir un pas. Elle paraît disposée à intégrer des paramètres liés au dérèglement climatique dans la gestion des près de 767 milliards de francs (1,1 fois le PIB annuel de la Suisse) de réserves de devises, qu’elle a stockées ces dernières années. Mais va-t-elle vraiment franchir le Rubicon?
Elle devrait s’exprimer sur cette question aujourd’hui, à l’occasion de sa traditionnelle conférence de presse semestrielle, au cours de laquelle elle explicitera sa politique monétaire, ouvrira les pistes des tendances pour les mois à venir et livrera quelques réflexions sur l’actualité du moment. Or celle-ci est particulièrement climatique, et pas uniquement en raison de la montée de cette préoccupation auprès de l’opinion publique.
Ambivalence
Après des années de sourde oreille, la BNS a montré un signe d’infléchissement de sa position juste...