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KÜNZLE FIDUCIAIRE ET GERANCE S.A. MONTHEY

Les cadres de la société achètent successivement l'entier du capital-actions au patron fondateur René Künzle.

18 nov. 2011, 07:33
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«Une succession réussie garantit l’âme de l’entreprise»

«Il faut savoir tourner la page.» Par cette petite phrase, René Künzle résume le long processus de préparation, de confiance mais aussi de renoncement qui a présidé à la remise de sa fiduciaire à ses cadres. Selon lui, le bien-être de celui qui passe le témoin compte moins que la prospérité de ceux qui le reçoivent. «Je n’avais pas de descendants intéressés par l’affaire. Bien sûr, plusieurs autres solutions existaient, notamment la vente à un grand groupe qui aurait signifié la fin de l’indépendance. Mais au moment de quitter une entreprise qui fut ma vie pendant tant d’années, l’argent n’a pas passé au premier plan. J’ai donc privilégié la vente à l’interne certes moins rémunératrice mais tellement plus en accord avec ma vision des choses. Ma réputation sur la place de Monthey m’importe plus que quelques milliers de francs», explique-t-il. 

Et la page, René Künzle l’a bien tournée comme l’affirme l’un des repreneurs, Benoît Fellay: «Nous avons signé une convention avec notre ancien patron qui prévoyait notamment qu’il  travaillerait à 50% pendant cinq ans avant de quitter définitivement le navire. Il l’a respectée à la lettre à tel point que nous ne l’avons même pas revu pendant six mois après son arrêt définitif.» « Je ne m’ennuie pas. Je gère encore d’autres sociétés depuis chez moi mais j’ai cessé toute activité en relation avec Künzle S.A., tant sur le plan opérationnel qu’administratif», explique René Künzle.

Succession longuement mûrie

René Künzle fonde la fiduciaire qui porte son nom en 1968. Il travaille d’abord à son domicile avec son épouse. L’entreprise croît rapidement et s’installe en ville de Monthey où elle finit par acheter ses locaux actuels dans l’immeuble Le Market, au moment de sa construction.  Dès 1982, René Künzle songe à sa succession. Il intéresse deux cadres qui pourraient reprendre sa place. Les aléas de la vie font que ceux-ci quittent la société et revendent leurs parts à deux autres jeunes cadres en 1988. «Cet échec m’a prouvé que je n’avais pas commencé à me préparer trop tôt.  Il me restait assez d’énergie pour reprendre le processus», explique René Künzle. Dès 1998, commence une procédure de répartition des parts troublée en 2007 par le décès d’un des actionnaires. Un contrat entre vendeur et acheteurs fixe le salaire, les heures de présence du patron en partance, sa présence au conseil d’administration, le prix des actions, etc. «Je peux me féliciter du strict respect de ces engagements mutuels. Cela nous a permis une totale transparence à l’interne et à l’externe. Nous avons pu communiquer de façon claire et rassurer notre clientèle qui n’a que rarement regretté, du moins ouvertement, l’ancienne époque», précise Benoît Fellay.

Tous gagnants

«Une succession réussie garantit l’âme de l’entreprise», assène René Künzle. «Il faut que tout le monde y trouve son compte, poursuit-il. Le vendeur doit bien entendu en retirer un bénéfice si la société tourne bien. Mais les repreneurs doivent pouvoir gagner leur vie sans se tuer au travail. Il doit y avoir un retour sur leur investissement. Cet équilibre des gains permet de conserver les cadres  et leur savoir-faire dans l’entreprise pour le plus grand avantage d’une clientèle qui aime connaître qui traite ses affaires», indiquent René Künzle et Benoît Fellay.

«Les cadres actionnaires ont financé leur rachat grâce à trois sources, plus ou moins identiques, de capitaux. Tout d’abord nos économies personnelles ou des avances de la part de la famille. Puis, par un prêt de la société. Enfin, par le recours à une aide bancaire fort qui fut d’ailleurs plus ou moins difficile à obtenir en fonction des dates auxquelles les transactions ont eu lieu»,  explique Benoît Fellay. «Au moment du lancement de mon entreprise en 1968, UBS m’avait prêté 20 000 francs, une belle somme pour l’époque», se souvient René Künzle.

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