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La mammographie est-elle obligatoire et douloureuse?

Pour dépister un cancer du sein, rien de plus efficace que la mammographie. Témoin et spécialistes nous aident à faire le tour de la question.

25 sept. 2019, 20:00
La campagne "Know your lemons" avait fait sensation en indiquant, avec des fruits, les signes qui peuvent annoncer un cancer du sein.

En Suisse, en 2018, 1366 femmes et 6 hommes sont morts du cancer du sein (chiffres de la Ligue suisse contre le cancer). On dénombre environ 6000 nouveaux cas par année chez les femmes, ce qui en fait le cancer le plus fréquent de cette population. Dans les pays du monde entier, le mois d’octobre est consacré à la sensibilisation à cette maladie. Suivant cette logique, le Centre valaisan de dépistage du cancer du sein organise, en collaboration avec ASTRAM (Association suisse des techniciens en radiologie médicale), jeudi 3 octobre, une conférence sur la mammographie, à Sion.

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Est-ce douloureux et indispensable? «La mammographie est la meilleure technique d’imagerie pour trouver la plupart des signes précoces du cancer», explique le Dr Chris de Wolf, médecin spécialisé dans le dépistage du cancer du sein. On place le sein sur une plaque et on le comprime avec une autre. Une petite quantité de rayons passe à travers le sein en direction d’un détecteur pour former une image numérique. Deux clichés sont pris par sein, dans deux positions. «La pression exercée peut causer de la douleur ou de l’inconfort. Certaines femmes, particulièrement celles dont les seins sont petits ou denses, trouvent la mammographie plus douloureuse.» Et le spécialiste de conseiller: «Si vous vous inquiétez de l’inconfort, pensez à prendre un analgésique paracétamol environ une heure à l’avance.»

Le tabac est plus impactant qu’un traitement hormonal.
Pr Daniela Emanuela Huber, Médecin-cheffe du service de gynécologie de l’Hôpital de Sion

Qui devrait le faire?

Depuis vingt ans, les Valaisannes sont invitées à participer au programme cantonal de dépistage. «Les femmes qui y prennent part réduisent d’environ 50% leur risque de mourir de cette maladie», avance le Dr de Wolf.  La mammographie est ainsi conseillée tous les deux ans pour les femmes de 50 à 74 ans. «Chez les patientes plus à risque, on propose des dépistages individuels en dehors du programme de dépistage organisé», explique Daniela Emanuela Huber, médecin- cheffe du service de gynécologie de l’Hôpital de Sion. «Les patientes concernées vont aussi bénéficier d’une échographie, pour essayer d’augmenter la sensibilité de vision des lésions, puisque celles-ci ne sont malheureusement pas toujours visibles à la mammographie.»

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Divers facteurs de risque

On estime que 45 femmes sur 1000 entre 50 et 74 ans connaîtront un cancer du sein lié aux facteurs de risque non contrôlables (âge, antécédents familiaux, etc.). «Les antécédents personnels et familiaux vont déterminer s’il est de bon ton de procéder à un dépistage avant 50 ans», avance la Dresse Huber. D’autres facteurs dépendent plus de la personne: l’alcool et le tabac, une surcharge pondérale ou trop peu d’activité physique augmentent les risques. Tout comme l’exposition des seins nus au soleil (cancer de la peau) et le traitement hormonal durant la ménopause. La Dresse Huber relativise cependant: «On estime que 51 femmes sur 1000 qui suivent ce traitement hormonal durant dix ans risquent de développer un cancer du sein (soit 6 de plus que le risque de base), mais celles qui consomment plus de deux verres d’alcool par jour sont 72 sur 1000 (27 de plus), celles qui connaissent un surpoids de 20 kg au-delà de la norme supérieure du BMI (indice de masse corporelle) sont 90 sur 1000 (45 de plus), et on en compte 195 sur 1000 pour celles qui consomment du tabac (150 de plus).»

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L’autopalpation, un exercice nécessaire

S’examiner soi-même régulièrement permet déjà d’identifier d’hypothétiques anomalies (En savoir plus : quelques conseils pour un bon auto-examen). La Dresse Huber conseille de se palper les seins une fois par mois, idéalement après les règles. «On part du mamelon vers la périphérie du sein et on procède de manière circulaire ou radiaire, en faisant rouler le sein sur la cage thoracique» (voir vidéo sur notre site internet). A noter que l’autopalpation est recommandée quel que soit votre âge, puisque 20% des cancers du sein touchent des femmes de moins de 50 ans. Enfin, comme nous rassure le Dr de Wolf, «d’autres affections comme les kystes, les fibroadénomes et les mastites ne sont pas des précurseurs du cancer du sein».

 

 

En savoir plus : la ligue valaisanne du cancer Inscriptions à la conférence du 3 octobre au 027 329 04 10 ou auprès de formation@trm.ch

 

«L’examen ne dure que quelques secondes.»

En 2017, Martine Busset, 52 ans à l’époque, se découvre une boule au sein lors d’une autopalpation: «Je m’étais toujours mis dans la tête qu’une tumeur serait ronde, comme une noisette. Ce que je sentais avait plutôt la forme d’une amande. Parfois je la sentais, parfois non, je n’avais pas forcément mal, mais la grosseur était là.» Elle demande à une amie gynécologue de vérifier son diagnostic. «Elle m’a conseillé de prendre tout de suite rendez-vous pour une mammographie. A la base, j’étais contre. Je préfère les médecines parallèles et alternatives aux rayons. Et puis, il peut arriver qu’on ne voie rien à l’examen et qu’on nous diagnostique quand même un cancer quelques mois plus tard.» On l’informe que l’examen peut être douloureux, ce qui n’angoisse pas Martine Busset: «La peur engendre souvent de la douleur. Mais les professionnels font vraiment bien leur travail et ça dure environ 20 secondes. Après, c’est sûr que ce n’est pas un moment de plaisir!» Les spécialistes lui font les examens et confirment ce que Martine savait déjà: c’est bien un cancer, de stade 3.  «J’ai eu droit à la totale: chimiothérapie, opération du sein, 25 séances de radiothérapie et sept mois de chimio orale.» Aujourd’hui, Martine Busset va mieux: «C’est un nouveau départ. D’ailleurs j’écris un livre pour insister sur le côté positif de la maladie.»

 

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