Coronavirus: les nouvelles du 6 mars
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06.03.2021 22:45 CoronavirusHistoire En 1957, la grippe asiatique frappait l’ensemble du monde en quelques mois. Le virus, comme ses effets, donne au coronavirus un air de déjà vu.
Ecoles fermées, manifestations annulées, mises en quarantaine, décès: le tout causé par un virus venu de Chine et qui s’étend en quelques mois au reste du monde. Ça vous dit quelque chose? Et pourtant. Il ne s’agit pas ici du Coronavirus mais de la grippe asiatique de 1957.
Cette année-là, la pandémie tue 2 millions de personnes selon les chiffres de l’OMS et contamine 20% de la population mondiale. Retour sur ce moment de l’histoire qui fait sensiblement écho à aujourd’hui.
Fin 1956. Une épidémie de grippe frappe les provinces chinoises de Guizhou et de Yunnan. Le virus est identifié par des chercheurs en laboratoires de Melbourne, Londres et Washington. Pour la toute première fois de l’histoire, la pandémie sera suivie en temps réel par des laboratoires de virologie. La grippe asiatique s’étend à Singapour en février, Hong Kong en avril, l’Amérique en juin et l’Europe le mois suivant. «L’épidémie a fait le tour du monde en moins de cinq mois», note «Le Nouvelliste» du 10 août 1957.
Début septembre 1957, le service fédéral de l’hygiène publique communique qu’aucun cas de grippe asiatique n’a encore été constaté en Suisse. «Il n’est pas possible de l’empêcher d’être importée dans un pays», note toutefois le communiqué de l’époque. Rien n’est plus pareil deux semaines plus tard: «Au lit! La grippe asiatique est chez nous», annonce «Le Nouvelliste» du 21 septembre. Le virus a pu être isolé chez des écoliers bernois.
Quelques jours après la rentrée scolaire, le collège de Saint-Maurice compte trois professeurs et 80 élèves malades. «On sait que le virus se transmet très facilement et lorsqu’il fait son apparition dans un seul dortoir, il n’est pas étonnant que sur 80 élèves qui y dorment, 45 doivent garder le lit», décrit le quotidien valaisan.
«Le Nouvelliste» du 25 septembre 1957.
Le 9 octobre, ce sont 200 militaires cantonnés à Brigue qui sont atteints. La halle de gymnastique de la ville a dû être aménagée pour les accueillir.
A la fin du mois, «Le Nouvelliste» présente ses bons vœux de rétablissement à Hermann Geiger, «notre pilote des glaciers, alité depuis deux jours par une forte grippe asiatique». Comme aujourd’hui, certaines années scolaires sont interrompues.
A Saillon, la moitié du corps enseignant est malade, les cinquante élèves, atteints aussi pour la plupart, doivent rester à la maison.
Et comme aujourd’hui, des manifestations passent à l’as ou sont remodelées. A Saint-Maurice, comme la patronne et la sommelière du café du Simplon sont au lit, le loto du ski-club doit changer d’auberge. «Les réjouissances se dérouleront au café des Cheminots pour autant que la grippe l’épargne», annonce «Le Nouvelliste», confiant: «Il reste encore une dizaine de cafés…»
A l’instar d’aujourd’hui, la grippe asiatique pouvait se traduire par une fièvre sans complication jusqu’à la pneumonie mortelle. Mais contrairement au Covid-19, elle touchait principalement les jeunes et le taux de mortalité le plus important était enregistré chez les patients cardiaques et les femmes en fin de grossesse.
Les personnes âgées de plus de 70 ans, elles, étaient immunisées. Un phénomène qui n’étonne pas le Dr Eric Bonvin, directeur de l’Hôpital du Valais. «Certains virus sont composés d’une partie nouvelle transmise directement par le monde aviaire et d’une partie ayant déjà contaminé les humains par le passé et dont ceux-ci peuvent conserver la mémoire immunitaire.» Les personnes qui avaient déjà développé une immunité lors de la première épidémie, comme c’était le cas pour les personnes âgées en 1957, en ont conservé la mémoire et savent ainsi se défendre. «Lorsque l’humanité est infectée par un virus qu’elle ne connaît pas, comme la grippe espagnole de 1917 ou le Covid-19 aujourd’hui, son système immunitaire ne sait pas encore se défendre.»
De ces virus, l’homme n’est pas le seul à s’en souvenir. Les réseaux de santé, eux aussi, apprennent et s’améliorent après chaque épisode de pandémie. «La grippe asiatique de 1957 a permis de reconnaître la valeur d’un réseau mondial de surveillance, basé sur des laboratoires de référence ou de recherche hautement qualifiés», confirme le Dr Bonvin. L’OMS, qui se limitait à des laboratoires en Europe et en Amérique du Nord, étend ses recherches à l’échelle mondiale.
En Valais, c’est l’épidémie de la fièvre typhoïde de Zermatt en 1963 qui donne une première impulsion à un plan cantonal et, notamment, à la création de l’Institut central des hôpitaux. «En 2005, la crainte suscitée par la grippe aviaire a en outre incité la Confédération et les cantons à mettre en place un dispositif et un plan d’action pour lutter contre les pandémies», précise le Dr Bonvin. C’est celui-ci qui est aujourd’hui activé pour lutter contre le Covid-19.
C’est quoi le dicton déjà? «Soit on gagne, soit on apprend.»
Ces autres pandémies qui ont secoué le Valais
En mars 1933, onze malades du typhus sont transportés de Zermatt à Sion. ©Philippe Schmid, Mediathèque Valais-Martigny
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