Le coronavirus était nécessairement au programme du Grand Conseil jeudi. Après avoir insisté le matin pour mener la session jusqu’au bout, les députés avaient de nombreuses interrogations concernant la gestion de l’épidémie par le Conseil d’Etat. Neuf interventions urgentes ont été déposées, avec, comme principale préoccupation, les conséquences du Covid-19 sur l’économie valaisanne.
L’argent de la BNS en soutien
Plusieurs députés du PDC du Haut, ainsi que l’UDC Grégory Logean ont suggéré que la part non budgétisée de la somme versée par la BNS au canton (la moitié de 107,3 millions francs) soit mise de côté en cas de besoin pour venir en aide, non seulement à l’économie, mais aussi éventuellement pour pallier les besoins des établissements sanitaires.
«Comme ce montant n’a pas été inscrit au budget 2020, son affectation peut être décidée par le Grand Conseil par le biais d’un crédit extraordinaire», relève Roberto Schmidt, président du Conseil d’Etat, chargé des finances et de l’énergie. «Nous comptons vous proposer en automne différentes affectations possibles. Dans ce cadre, un crédit pour atténuer les effets du coronavirus est envisageable.»
En attente de la Confédération
Plusieurs députés de tous bords politiques se sont aussi souciés des conséquences à court terme de l’épidémie pour certains secteurs économiques. L’occasion pour Christophe Darbellay, chef du Département de l’économie et de la formation, de rappeler que la task force réunissant les représentants des associations faîtières de différents secteurs économiques, des syndicats et des services de l’Etat s’est réunie pour la première fois jeudi.
«Nous nous étions déjà rencontrés il y a une douzaine de jours. Nous avions pu imaginer toute une série de mesures qui ont été transmises au Conseil fédéral.» Et de relever qu’en situation d’urgence, le Conseil fédéral dispose de tous les outils légaux pour prendre des dispositions, relatives notamment au droit du travail. «Nous avons notamment demandé à ce que le délai d’attente pour le chômage partiel soit raccourci.»
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«Les secteurs du tourisme et de l’événementiel sont ceux qui souffrent le plus», poursuit Christophe Darbellay. «On s’attend à deux mois particulièrement difficiles pour le premier. A nous de préparer le terrain pour redonner confiance aux touristes et les inciter à revenir dans nos belles montagnes une fois l’épidémie terminée.»
En attendant, le Conseil d’Etat attend de voir les nouvelles mesures que le Conseil fédéral préconisera vendredi. «Nous suivons l’évolution de la situation de manière très sérieuse», a rassuré la cheffe du Département de la santé, des affaires sociales et de la culture Esther Waeber-Kalbermatten. «La situation est en constante évolution. Je ne peux donc naturellement pas vous dire les mesures qui seront prises demain ou après-demain ou la semaine prochaine.»