A71 ans passés, Steven Spielberg semble mû par un sentiment d’urgence. Revisitant des pans entiers de l’histoire récente des Etats-Unis, le réalisateur se démultiplie, comme pour conjurer un futur qui ne laisse pas d’inquiéter! Après «Lincoln» et la guerre de Sécession, «Le pont des espions» et la guerre froide, le voilà qui évoque trente ans de mensonges d’Etat dans «Pentagon Papers», son trentième long métrage de cinéma.
Mensonges d’Etat
Empreint d’un classicisme qui fait presque figure d’avant-gardisme en regard des superproductions dopées aux effets numériques devenues notre lot quotidien, son dernier film en date commence dans la jungle vietnamienne. Cette séquence d’ouverture frappe par sa brièveté et sa confusion, exprimant d’emblée toute l’inanité du conflit qui opposa durant plus de deux décennies l’Amérique «libératrice» et le Vietnam du Nord.
Donneur d’alerte
C’est de ce bourbier que s’extirpe Daniel Ellsberg (Matthew Rhys), dégoûté par l’hypocrisie de ses dirigeants qui persistent...