courrier des lecteurs

Recherche personnel enseignant

25 févr. 2011

La prochaine année scolaire se prépare et la galère s'annonce: la recherche du personnel enseignant. Profession de notable jadis, aujourd'hui jalousée et torpillée par toute la classe politique, les profs se font rares. Il est de bon ton de descendre en flamme les enseignants, ces profiteurs du farniente, ces salariés privilégiés... Dénoncer ces sangsues de la société est un thème politique et s'en prendre à cette profession rapporte beaucoup électoralement. Peu importe que l'on détruise notre école, ce qui compte ce sont les voix en cette année électorale! Le bon peuple ne voit que ce que les médias et les politiques veulent bien lui montrer et s'offusque donc logiquement d'une augmentation de salaire proposée pour ces profiteurs privilégiés. Le dernier sondage du "Nouvelliste" en est la preuve. Le député G. Dussex trouve la proposition prématurée, il reconnaît une certaine pénibilité de cette profession, mais il n'oublie pas d'en relever les "privilèges" ("Le Nouvelliste" du 25 janvier!). Parlons-en de ces privilèges dont jouissent les profs et que nous croyons connaître! Mais les connaissons-nous vraiment par notre ancien "métier" d'élèves? Oserions-nous juger la profession d'un médecin parce que nous avons été patient? Parlons-en des maladies ou accidents des profs: s'ils surviennent dans la période de vacances, ils ne seront pas remplacés! Gare à l'enseignant qui, excédé par le comportement agressif et malhonnête des élèves aurait un mot déplacé ou le ton un peu sévère, il devra présenter ses excuses à la classe. Les fauteurs de troubles, eux, s'en sortiront sans excuse, ni punition (pour plus de détails, contacter l'auteur du texte). Comble de l'ironie, pour accéder à cette formation de "rêve", le passage par une Haute Ecole Pourrie (HEP) est obligatoire. Celle-ci rallonge non seulement la formation par rapport à l'ancienne école normale de trois ans, mais n'apporte rien de plus, sinon un bachelor et des profs en "burnout". Pas étonnant, car les jeunes enseignants apprennent à se culpabiliser en cas d'échec de leurs élèves. Les jeunes, réalistes, préfèrent donc la voie du monde économique à la HEP. Dès lors, logique économique , nos chères têtes blondes doivent se farcir des enseignants issus de diverses origines: autrichienne, allemande ou frouze (ce n'est pas une histoire belge, mais la réalité suisse) et subir "leur" enseignement de notre histoire et culture! De quoi amener beaucoup de grains au moulin de notre Suisse d'origine autrichienne.
par Bovier Christian, Sierre