courrier des lecteurs

Tabagisme passif: Insoutenable référendum

21 mars 2008

Perdre de manière déraisonnable du temps et de l'argent en continuant de mettre en péril la santé de leurs concitoyens! C'est ce qu'ont décidé de faire les membres du comité référendaire contre la loi de santé valaisanne qui veut bannir la fumée passive des établissements publics fermés du canton. Sous le fallacieux prétexte que les articles concernés par cette loi n'ont pas fait l'objet d'un débat suffisant au Grand Conseil valaisan, ces référendaires en appellent au peuple pour lui demander de s'opposer à des mesures essentiellement destinées à protéger sa santé. Ils semblent ignorer totalement qu'une écrasante majorité de la population réclame de pouvoir fréquenter cafés et restaurants, très souvent en famille, sans être obligée d'inhaler la fumée d'un produit toxique, de délétère et mortel. Pour étayer leur propos, ils se font les champions d'une soi-disant liberté individuelle des fumeurs qui devraient pouvoir continuer à polluer sans vergogne l'air de nos établissements publics en mettant en danger la santé des consommateurs et du personnel. Ils prétendent en outre qu'une loi contre la fumée passive n'est qu'un premier pas vers une interdiction totale de fumer. Cette affirmation est totalement erronée, les expériences faites dans les pays qui nous entourent sont là pour le prouver. La lutte contre le tabagisme passif n'est donc pas une guerre contre les fumeurs; ceux-ci doivent être respectés et il faut les aider à se libérer de leur funeste dépendance au tabac. La plupart d'entre eux n'ont d'ailleurs qu'un seul désir, arrêter de fumer avant de souffrir des dangereux effets de leur tabagisme. Gastrovalais l'a bien compris en se désolidarisant de la démarche référendaire mais en souscrivant à un partenariat avec la Ligue valaisanne contre les maladies pulmonaires et pour la prévention qui offre la possibilité d'aide à la désaccoutumance. Il faut espérer que le comité référendaire appréciera la situation à sa juste valeur et entreverra de mettre un terme à son entreprise avant le délai qui lui est imparti par la loi. Il évitera ainsi un échec prévisible et démontrera un réel souci pour la santé de ses concitoyens qui lui en seront reconnaissants.
par Dr Hubert S. Varonier, président du CIPRET-Valais/Wallis