courrier des lecteurs

Mariage pour «tous»?

8 sept. 2021

Aujourd’hui, dans notre pays, chacun peut librement aimer et choisir de partager sa vie avec qui il veut (pour autant que ce soit un adulte consentant). Chose impensable il y a seulement quelques décennies. Mais maintenant, au nom de notions telles que «droit au bonheur» ou «triomphe de l’amour», on nous demande de légiférer sur le mariage.

Soyons clair: le mariage est un contrat social et non un passeport pour le bonheur ou un gage d’amour durable. Tout comme le bonheur n’est pas un «droit», mais une faculté individuelle à se satisfaire de son sort et trouver de la joie en soi et autour de soi. 

Or donc, nous allons légiférer. Et c’est là que le bât blesse, car qui dit loi dit norme et limites. Et où que nous les fixions, elles poseront problème: il est vain d’imaginer qu’on puisse étendre le mariage et ses prérogatives à «tous» sans y inclure tous les exclus qui ne sont pas encore montés au créneau: homosexuels hommes (qui tôt ou tard voudront aussi «leurs» bébés), partisans de la vie en «trouple» et autres polygames, frères et sœurs issus de familles recomposées, personnes ne jouissant pas de leurs pleins droits pour diverses raisons (handicap mental, dépendance, etc.). Comment va-t-on justifier de ne pas les inclure dans le mot tous qu’on aura joyeusement validé?

On ne peut indéfiniment élargir les limites pour que tout le monde entre dans la norme, car au final il ne resterait plus qu’à jeter le Code civil! Qu’on le veuille ou non, la Nature et l’évolution nous ont fixé des limites. L’une d’elles est que deux individus de même sexe ne peuvent engendrer de descendance, et c’est sans doute pour de bonnes raisons, qu’elles soient biologiques, génétiques ou sociétales. Pour ma part, à défaut de mieux, je m’en tiendrai là.


par Marie Hélène Maître Tissières, 1937 / Orsières