courrier des lecteurs

La neutralité malveillante

20 nov. 2020

Les dernières élections communales pour le PLR Monthey-Choëx pourraient être qualifiées de réussite, s’il n’y avait pas eu la non-élection de la présidente sortante du Conseil général. 

Cette personnalité féminine compétente, capable de gérer une assemblée de 60 élues et élus et dont l’efficacité et le travail dans l’exercice de son mandat sont reconnus par tous les groupes politiques qui composent ce parlement communal, a été fortement sanctionnée par son propre parti qui a fait en sorte de ne pas l’élire.

En examinant les causes de cette exécution politique, j’y vois un lien très clair avec l’affaire qui a poussé cette femme à rompre la loi du silence en dénonçant pénalement des faits qui impliquent un politicien connu et ont amené ce dernier, sur décision de son parti cantonal et communal, à se retirer de la vie politique. Ce retrait n’a de toute évidence pas plu aux sympathisantes et sympathisants radicaux!

En poussant le raisonnement, je m’interroge sur la molle retenue toute empreinte de nuances et de non-intervention sur les réseaux sociaux de la part de ses colistiers. Laisser les rumeurs s’installer, ne pas contredire, forcer le trait, relativiser et pratiquer cette forme de lâcheté que l’on nomme «neutralité malveillante» n’est pas sans bénéfice pour certains. Certes, le PLR peut être fier de sa réussite et, face à mon questionnement, se retrancher derrière sa réaction dans la presse teintée de compassion et de regrets. Toutefois, peut-on encore parler à notre époque de valeurs humanistes, d’une conception de l’égalité et de la parité et de progressisme face à cette passivité?

Je félicite les élus et leur bel engagement pour le bien public et leur souhaite d’avoir le même courage qu’a eu cette femme dans l’exercice de leur futur mandat.

par Emilie Garin, 1870 Monthey