courrier des lecteurs

Les manigances de certaines caisses-maladie

20 sept. 2009

Une fois de plus. Et ça ne sera pas la dernière... le peuple suisse s'est fait "berner" et emberlificoter par une publicité mensongère et hargneuse contre la caisse unique. Sous la houlette de Santé Suisse, une grande partie des caisses ont "rué" dans les brancards pour semer le doute et la crainte parmi leurs sociétaires, et le coup a réussi. Ce sont près de 20 millions qui ont été claqués pour faire couler le projet et ces 20 millions ont été prélevés sur les cotisations des membres. Je suppose et suis certain que la plupart des lectrices et lecteurs de ce billet ont, lors de leur affiliation à une caisse, tenu à peu près ces propos: "Mieux vaut payer une prime d'assurance et n'en avoir jamais besoin." Mais aujourd'hui, beaucoup de ces membres ne peuvent plus tenir ces mêmes propos et pour certains le montant des primes devient tout simplement insupportable. La médecine à deux vitesses s'installe dans notre pays et le temps n'est plus très lointain où il faudra enclencher la troisième. La loi prescrit qu'il est interdit de générer des bénéfices sur l'assurance de base, mais, pour le reste, le manque de transparence dans la comptabilité de ces caisses "manigancières" ne nous permet pas de chiffrer le montant de leurs bénéfices. Ce sont certainement plusieurs millions qui alimentent leurs fonds de réserve et qui servent à octroyer des salaires hors norme à des directeurs qui ne souhaitent qu'une chose: le maintien du système actuel. Récemment, conforté dans ses premières réactions et ses doutes, l'avocat Mauro Poggia a pu étayer ses soupçons obtenant gain de cause au terme d'une lutte de plusieurs années. Cet avocat qui défend les intérêts des assurés a pu exiger la transparence dans la comptabilité des caisses-maladie. Bravo à ce monsieur pour sa ténacité et que son exemple fasse des émules dans notre pays afin qu'une nouvelle votation sur la caisse unique soit une éclatante et imposante victoire. Pour cela, il faut que plusieurs politiciens aillent au-delà de leurs intérêts personnels. C'est un devoir moral envers les victimes de ces pratiques "manigancières".
par Raymond Puippe, Saint-Maurice