Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le président de Sembrancher se retire

Bernard Giovanola ne sera plus président de Sembrancher. Il renonce à se représenter en octobre prochain. Tancé par le Conseil d’Etat dans une affaire de contrats d’assurance, il rappelle qu’il a été blanchi pénalement et dénonce les attaques subies par son entourage.

25 févr. 2020, 19:53
Bernard Giovanola ne fera pas de cinquième mandat à la présidence de Sembrancher.

Président de Sembrancher depuis seize ans, Bernard Giovanola annonce qu’il ne se représentera pas. Dans un communiqué émanant de la commune, il affirme renoncer pour protéger son entourage: «Je suis toujours prêt à faire face aux inévitables critiques qu’un engagement aussi déterminé que le mien peut susciter. Mais ma priorité a toujours été et reste ma famille, qui a enduré suffisamment d’attaques comme ça».

Ma priorité a toujours été et reste ma famille, qui a enduré suffisamment d’attaques comme ça.
Bernard Giovanola, président de Sembrancher

Conflit au sein du Conseil

Bernard Giovanola est sous le feu des critiques depuis qu’Éric Voutaz, Conseiller communal et PDC comme lui, a déposé une plainte au Conseil d’Etat, en février 2018 en dénonçant plusieurs problèmes. Le gouvernement n’est entré en matière que sur un seul point. En 2015, le président a signé des contrats d’assurance, sans passer par le Conseil communal. Le Conseil d’Etat a relevé un conflit d’intérêts puisque les contrats ont été signés auprès d’une entreprise partenaire de l’employeur du président, assureur dans le privé. Le gouvernement a constaté que cette pratique «illégale» était courante en matière d’assurance. Le dossier a été transmis au Ministère public.

A lire aussi: Sembrancher: le président-assureur qui outrepasse ses droits

Le communiqué rappelle que Bernard Giovanola a été entièrement blanchi des accusations portées contre lui sur le plan pénal en ajoutant: «Sollicité à nouveau par le même dénonciateur, le Conseil d’Etat a décidé de ne pas réouvrir ce dossier, qui est donc classé du point de vue juridique.»

J’ai informé le Conseil d Etat car je ne souhaitais pas devenir complice des agissements que j’ai découverts.
Eric Voutaz, Conseiller communal de Sembrancher

Assureur lui aussi, Eric Voutaz dément tout acharnement: «Je n’ai agi que pour le bien de la Commune de Sembrancher. J’ai informé le Conseil d Etat car je ne souhaitais pas devenir complice des agissements que j’ai découverts.»

«Coup d’éclat»

Dans un article d’octobre dernier, «Le Nouvelliste» a révélé cette affaire et a demandé à la commune de Sembrancher tous les documents d’assurance signés par la commune depuis que Bernard Giovanola en est élu, au nom de la loi sur la transparence. La commune a refusé et la médiation du préposé cantonal à la protection des données, Sébastien Fanti, a été sollicitée. Face au refus de la commune de lui remettre les documents afin qu’il puisse trancher, Sébastien Fanti s’est rendu à la commune, la semaine dernière. En l’absence du président, il s’est vu refuser l’accès au bureau communal.

A lire aussi: Sembrancher stoppe l’action de Me Sébastien Fanti

Le communiqué qualifie cette visite de «coup d’éclat» et annonce que la commune de Sembrancher a demandé la récusation de Sébastien Fanti: «Le Conseil communal de Sembrancher a mandaté son avocat pour saisir toutes les autorités judiciaires compétentes pour que cesse un comportement aussi inacceptable venant d’un représentant de l’Etat nommé par le Grand Conseil.» Sébastien Fanti a refusé de se récuser: «La procédure d’accès aux documents d’assurance, fondée sur les normes en matière de transparence, suit son cours.

300 emplois

En conclusion Bernard Giovanola estime son bilan positif et le devoir accompli: «Avec ses 300 emplois, sa Maison de la santé, ses centres commerciaux, ses infrastructures publiques, le visage de Sembrancher a été profondément transformé».


 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias