Président de Sembrancher depuis seize ans, Bernard Giovanola annonce qu’il ne se représentera pas. Dans un communiqué émanant de la commune, il affirme renoncer pour protéger son entourage: «Je suis toujours prêt à faire face aux inévitables critiques qu’un engagement aussi déterminé que le mien peut susciter. Mais ma priorité a toujours été et reste ma famille, qui a enduré suffisamment d’attaques comme ça».
Conflit au sein du Conseil
Bernard Giovanola est sous le feu des critiques depuis qu’Éric Voutaz, Conseiller communal et PDC comme lui, a déposé une plainte au Conseil d’Etat, en février 2018 en dénonçant plusieurs problèmes. Le gouvernement n’est entré en matière que sur un seul point. En 2015, le président a signé des contrats d’assurance, sans passer par le Conseil communal. Le Conseil d’Etat a relevé un conflit d’intérêts puisque les contrats ont été signés auprès d’une entreprise partenaire de l’employeur du président, assureur dans le privé. Le gouvernement a constaté que cette pratique «illégale» était courante en matière d’assurance. Le dossier a été transmis au Ministère public.
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Le communiqué rappelle que Bernard Giovanola a été entièrement blanchi des accusations portées contre lui sur le plan pénal en ajoutant: «Sollicité à nouveau par le même dénonciateur, le Conseil d’Etat a décidé de ne pas réouvrir ce dossier, qui est donc classé du point de vue juridique.»
Assureur lui aussi, Eric Voutaz dément tout acharnement: «Je n’ai agi que pour le bien de la Commune de Sembrancher. J’ai informé le Conseil d Etat car je ne souhaitais pas devenir complice des agissements que j’ai découverts.»
«Coup d’éclat»
Dans un article d’octobre dernier, «Le Nouvelliste» a révélé cette affaire et a demandé à la commune de Sembrancher tous les documents d’assurance signés par la commune depuis que Bernard Giovanola en est élu, au nom de la loi sur la transparence. La commune a refusé et la médiation du préposé cantonal à la protection des données, Sébastien Fanti, a été sollicitée. Face au refus de la commune de lui remettre les documents afin qu’il puisse trancher, Sébastien Fanti s’est rendu à la commune, la semaine dernière. En l’absence du président, il s’est vu refuser l’accès au bureau communal.
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Le communiqué qualifie cette visite de «coup d’éclat» et annonce que la commune de Sembrancher a demandé la récusation de Sébastien Fanti: «Le Conseil communal de Sembrancher a mandaté son avocat pour saisir toutes les autorités judiciaires compétentes pour que cesse un comportement aussi inacceptable venant d’un représentant de l’Etat nommé par le Grand Conseil.» Sébastien Fanti a refusé de se récuser: «La procédure d’accès aux documents d’assurance, fondée sur les normes en matière de transparence, suit son cours.
300 emplois
En conclusion Bernard Giovanola estime son bilan positif et le devoir accompli: «Avec ses 300 emplois, sa Maison de la santé, ses centres commerciaux, ses infrastructures publiques, le visage de Sembrancher a été profondément transformé».