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Fraude électorale dans le Haut-Valais: 15 mois de prison avec sursis et 2000 francs d’amende requis contre l’auteur présumé

Le Ministère public du Haut-Valais requiert 15 mois de prison avec sursis pendant trois ans et une amende de 2000 francs contre l’auteur présumé de fraude électorale, lors des élections cantonales de 2017.

30 août 2018, 10:04
/ Màj. le 30 août 2018 à 17:59
Six médias sont présents au Tribunal de district de Brigue pour suivre le procès.

Parti directement après son audition, l’auteur présumé des fraudes électorales dans le Haut-Valais n’a pas entendu la peine requise contre lui jeudi par le procureur: 15 mois de prison avec sursis pendant trois ans et une amende de 2000 francs. Le Tribunal de Brigue rendra son verdict le 7 septembre.

Agé de 31 ans et domicilié à Naters, l’accusé est soupçonné d’avoir subtilisé dans des boîtes aux lettres de Brigue, Viège et Naters au moins 199 enveloppes contenant du matériel de vote pour les élections cantonales de mars 2017.

Les bulletins falsifiés l’ont été en faveur de l’UDC, un parti dont le prévenu était membre au moment des faits. Une fois inculpé, ce dernier en avait démissionné, sur pression de sa formation politique. Sa compagne, nouvellement députée suppléante, avait fait de même en renonçant à sa fonction élective.

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Regard inquiet et démarche hésitante, le fraudeur présumé n’affichait pas une attitude conquérante lors de son procès. Aux questions du juge, il s’est souvent contenté de dire qu’il avait déjà répondu à la police. «Je m’en fous», a-t-il lancé au magistrat qui lui demandait s’il ne craignait pas d’être vu en train de fouiller des boîtes aux lettres.

Le suspect obligé d’assister à son audience

L’avocat Marc Truffer avait sollicité une dispense de comparaître pour son client. Sans succès. Les seize spectateurs et les sept journalistes présents au procès ont, en revanche, dû quitter la salle pendant une quinzaine de minutes. Le temps d’interroger le prévenu sur des questions d’ordre privé sans lien avec l’affaire jugée.

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La défense reconnaît la fraude électorale, mais pas le vol et le faux dans les titres également requis par le Ministère public. Pour l’avocat Marc Truffer, la peine de son mandant doit être réduite: «Mon client souffrait de problèmes psychologiques et physiques. Il a agi sous l’influence de médicaments et d’alcool.» Preuve de son excès de naïveté: «Lorsqu’il a découvert la balise GPS fixée à sa voiture, il s’est rendu à la police.»

Enquête à plus de 41 000 francs

Cet argumentaire ne convainc pas le procureur Rinaldo Arnold: «Sa compagne et un ami ont affirmé qu’il n’était pas dépendant à l’alcool. Quant aux problèmes psychologiques, aucune expertise ne les atteste.» 

Le magistrat d’enfoncer le clou: «Le prévenu a, au contraire, fait preuve d’une remarquable énergie criminelle en consacrant de nombreuses heures à des actes qu’il savait illégaux. Il a parcouru un nombre impressionnant de boîtes aux lettres et ce dans plusieurs villes.»

Pour confondre l’accusé en à peine trois mois, le Parquet a mis les gros moyens: relevés ADN, écoutes téléphoniques, perquisition. Ces investigations – dont certaines sont qualifiées d’inutiles par Me Truffer – ont un coût: plus de 41 000 francs. Si le suspect est reconnu coupable, il devra assumer ces frais ou du moins une partie de ceux-ci. L’amende de 2000 francs requise par le Ministère public paraîtra, à ce moment-là, bien dérisoire.
 

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