Tout le monde connait la maxime, «un derby ne se joue pas, il se gagne.» Mais «jouer» est un prérequis indispensable pour espérer gagner. Le FC Sion l’a appris à ses dépens ce dimanche.

Pour la première fois depuis le retour de Servette en Super League, le onze valaisan s’incline au Stade de Genève. Une défaite qui ne souffre d’aucune contestation, puisque le score final (2-1) s’avère plutôt flatteur pour les Valaisans.

Dépassés par l’intensité et la qualité de l’expression collective servettiennes, Bamert et consorts ne sont jamais réellement entrés dans ce match. Le «SFC» a ainsi pu fêter dignement – et sans trop transpirer – ses 132 ans d’existence. Dans le camp adverse, le visiteur confirme les difficultés affichées à Tourbillon le week-end dernier, face à Lugano (0-3).

Un 2e but qui tombe mal

Logiquement mené après une frappe chirurgicale de Cognat (25e), Sion a pourtant trouvé les ressources pour recoller grâce à l’intelligence de jeu de Zuffi et à l’opportunisme de Stojilkovic (33e). Mais, ces mêmes ressources ont quitté les corps et les esprits valaisans lorsque Kastriot Imeri a inscrit le 2-1, juste avant la mi-temps. Une réussite qui doit autant à la classe du prodige servettien qu’à la passivité de la défense sédunoise.

La trêve et le retour de Tramezzani comme espoirs

Pourtant menés et en quête de parité, les Sédunois ont plus défendu qu’ils n’ont attaqué durant les 45 minutes suivantes. En quête de solutions, Alessandro Recenti a lancé Cavaré, Sio et Karlen dans la bataille. Sans résultat. Sur les cinq dernières rencontres, le FC Sion n’a ainsi récolté que 4 points et peut se réjouir de la défaite de Lucerne à Saint-Gall samedi (3-2) qui lui évite de devoir trop regarder vers l’arrière. Mais, il se réjouira sans doute encore plus du retour de Paolo Tramezzani sur son banc au sortir de la trêve internationale.

Les notes des joueurs

L’homme du match

C’est de ses pieds que sont venues la plupart des inspirations offensives sédunoises. Le virevoltant Brésilien a sonné l’heure de la rébellion sur une frappe qui méritait mieux à la 30e, avant de se sacrifier pour permettre à Zuffi de prendre le couloir et d’assister Stoljikovic sur le 1-1. Wesley a été l’un des seuls Valaisans a continué de pousser en deuxième mi-temps. Cette débauche d’énergie lui a cependant coûté cher en lucidité et il a fini par s’effacer en fin de match.

Son incompréhension avec Bamert à la 19e aurait pu offrir le 1-0 à Stevanovic. C‘est finalement Cognat qui cinq minutes plus tard va trouver l’ouverture sur une action où le capitaine sédunois paie la passivité de sa défense. Idem d’ailleurs sur le 2-1, où il se retrouve à la merci d’Imeri qui choisit la bonne option en piquant son ballon. Prompt à se détendre devant Cognat (40e) et sur une frappe de Behrami (70e), il permet aux siens de croire à un retour.

Aligné en tant que latéral droit, il a limité la casse dans son couloir même si le jeu servettien penchait plutôt sur le flanc opposé. Très discret sur le plan offensif, il a bien failli offrir un 3-1 dès le retour des vestiaires en glissant à la relance. Replacé dans l’axe après la sortie de Saintini, le Tessinois a semblé plus à l’aise dans cette position.

Installé en défense centrale à la place de Kabashi, le Français a vécu un match cauchemardesque. On imaginait volontiers qu’Alessandro Recenti le sorte à la mi-temps, le coach-assistant a finalement attendu la 54e minute pour le rappeler au banc. En grandes difficultés dans son positionnement, loin de ses adversaires dans les duels et pris de vitesse dans son dos, il a également manqué une occasion en or d’offrir le 0-1 à ses couleurs (10e).

Certes, son avertissement de la 59e minute est très sévère et le privera du prochain match de son équipe, mais Jan Bamert a donné l’impression d’avoir un temps de retard durant la majeure partie de cette rencontre. Si ses sorties de balles ont parfois fait du bien à son équipe, le défenseur central a surtout manqué d’agressivité dans ses duels. C’est le cas notamment, sur la seconde réussite genevoise, où il est très en retard lorsque Imeri hérite du cuir.

Le Brésilien a été largement dominé dans son duel direct face au meilleur passeur de Super League, Stevanonvic. En première mi-temps, c’est dans son couloir que les Genevois ont beaucoup appuyé pour faire mal à leurs adversaires. À raison. Sur le but d’Imeri (44e), il empêche clairement Bamert d’intervenir. Cipriano n’est par ailleurs que trop rarement parvenu à exploiter sa vitesse et sa technique de l’autre côté du terrain.

Son intervention manquée de la tête (14e) a bien failli se transformer en passe décisive pour Stevanovic. Luca Zuffi s’est cependant rattrapé en libérant un ballon, aux saveurs de caviar, sur la réussite de Stoljikovic. Offensivement, il a bénéficié de beaucoup libertés, dont il n’a pas toujours fait le meilleur usage. De retour devant la défense après la sortie de Ndoye, il a amené un peu de sûreté dans la relance sédunoise. Il s’est en revanche fait «manger» dans son duel de la tête avec Rouiller (92e) qui aurait pu amener le 3-1.

De retour dans le onze titulaire, il a interprété, avec difficultés, un rôle de sentinelle devant la défense. Face à la vivacité des hommes d’Alain Geiger, le Sénégalais a semblé bien emprunté, ne parvenant pas à freiner leurs actions et leur allant offensif. Dans les duels, il a cependant eu l’impact physique escompté et peu de ses coéquipiers peuvent en dire de même. Remplacé à la 68e par un Giovanni Sio transparent.

Même l’habituel leader technique du FC Sion a été à la peine face au pressing très agressif de Servette en début de match. C’est cependant de ses pieds que sont venues les rares sorties de balle «propres» de son équipe. Trop passif sur le 1-0 de Cognat (33e), il s’est ensuite un peu évaporé dans le jeu. Reste que sa patte est toujours aussi précieuse, comme sur ce coup-franc de la 10e pour Bua, ou sur ses multiples tentatives de combinaisons avec Stoljikovic.

Titularisé pour la première fois depuis sa sortie prématurée sur blessure contre le Lausanne-Sport, Kevin Bua a beaucoup tenté, mais ses tentatives en un contre un ont été rarement récompensées. Auteur de la frappe qui a amené une possibilité de but pour Saintini (10e), il a tout de même mis en difficultés ses vis-à-vis en obtenant quelques coups-francs intéressants. L’ailier a même tenté d’obtenir un pénalty (66e), mais sa chute devant Frick n’a abusé personne. Il a quitté le terrain à la 69e, remplacé par Karlen.

Sa petite touchette du pointu qui a offert au FC Sion sa seule réussite de la rencontre sauve son bilan. Comme toujours peu avare dans ses efforts, que ce soit dans les courses en profondeur ou dans son remplacement défensif, il n’a pas eu d’autres occasions à se mettre sous le pied. Précieux dans sa protection du ballon en début de rencontre, il a peu à peu disparu des radars.

Sont entrés en jeu Cavaré, Sio, Karlen.

LE BARÈME
10 Match parfait
9 Match exceptionnel
8 Très bon match
7 Bon match
6 Match satisfaisant
5 Match moyen
4 Match insatisfaisant
3 Mauvais match
2 Très mauvais match
1 Match exécrable
0 Comportement inadmissible

2 Servette (2)

1 Sion (1)

9851 spectateurs. Arbitre Horisberger. Buts: 25e Cognat 1-0. 33e Stojilkovic 1-1. 44e Imeri 2-1.
Servette: Frick; Bauer, Vouilloz, Rouiller, Behrami (77e Ricardo Alves); Cespedes; Cognat (92e Severin), Imeri (92e Camara); Stevanovic, Rodelin (77e Oberlin), Antunes (61e Valls).
Sion: Fickentscher; Berardi, Saintini (54e Cavaré), Bamert, Marquinhos; Ndoye (69e Karlen), Grgic; Wesley, Zuffi, Bua (69e Sio); Stojilkovic.
Notes: Servette sans Clichy, Diallo, Douline, Sasso (suspendus), Fofana, Mendes, Sawadogo, Pédat et Bedia (blessés). Sion sans Baltazar (suspendu), Itaitinga, Iapichino et Doldur (blessés). Début en Super League du défenseur Valton Behrami (18 ans). 92, tête de Rouiller sur la transversale. Avertissements: 55e Cespedes. 60e Bamert. 95e Imeri, Sio, Cavaré et Vouilloz.

«Je pars pour des raisons familiales» Massimo Cosentino, directeur général du FC Sion

Arrivé de l’Inter de Milan en juillet dernier, le dirigeant mettra fin à son engagement avec le club valaisan en juin.