Le saviez-vous? L’évêque de Sion est l’un des plus grands sociétaires de Provins, avec ses 32 hectares de vigne gérés par la coopérative. Provins a décidé de mettre en valeur cette situation quelque peu étonnante à travers une nouvelle gamme de vins lancée ces jours, les vins des domaines.
La contre-étiquette insiste, en caractères gras, sur le fait que les Domaines de Tourbillon et de l’évêque sont propriétés de l’évêque, alors que le Domaine du chapitre appartient aux chanoines de la cathédrale.
Mercredi, l’évêque de Sion Mgr Jean-Marie Lovey accompagné par Stéphane Vergère, chancelier du diocèse, et Richard Lehner, doyen du chapitre de la cathédrale, ont participé à la visite des domaines et à la présentation du premier millésime de la gamme, au beau milieu des grands clients de Provins.
Provins-évêché: une histoire d’amour qui dure depuis 1939
Mgr Lovey n’éprouve aucun état d’âme par rapport au lien ainsi mis en lumière qui existe entre l’évêché et la coopérative. Il place cette collaboration dans l’histoire valaisanne: «En 1939, Mgr Victor Biéler faisait partie des fondateurs de Provins, qui est d’ailleurs née dans les murs de l’évêché. Au début, les caves Provins étaient celles de l’évêché.» Ensuite, lorsque la cave du séminaire a cessé de fonctionner de manière autonome, en 2005, «elle s’est tout naturellement tournée vers Provins», apportant du même coup de nouvelles vignes à travailler.
Si la gamme des vins de domaine est toute nouvelle, avec un look particulier, Provins commercialisait jusqu’ici des crus des domaines, dont ceux de l’évêché et du chapitre. L’ancienne œnologue de la maison, Madeleine Gay, s’en souvient, en riant. «A chaque changement d’évêque, nous devions changer d’étiquette (ndlr: parce que chaque évêque à ses propres armes, lesquelles se retrouvent sur les étiquettes du domaine). Je me souviens qu’une fois que nous avions omis de le faire, nous avons reçu un appel et nous avons dû jeter les étiquettes existantes. J’en ai gardé en souvenir.»
Les vignes de l’évêché passent en bio
Les vignes des domaines de l’évêché vont être reconverties en bio. «Pour l’environnement, mais aussi pour des raisons paysagères», indique la coopérative. Chaque domaine sera aussi concentré sur un seul cépage: petite arvine, diolinoir ou haïda. Cette dernière, produite sur le domaine appartenant au chapitre de la cathédrale, a la particularité d’être élevée en amphores.